En ces temps de pandémie, notre pays aura certainement tiré des leçons de haute importance. C'est enfin, sous la contrainte qu'il devrait, sans doute se rendre compte combien il s'en serait sorti plus à l'aise, s'il s'était comporté autrement avec les exigences sociales d'extrême nécessité. Les retards en cumul dans ses systèmes de santé et d'enseignement, avaient toujours pesé lourd sur son parcours vers le bien-être des populations. De surcroît, les tares enregistrées dans ses politiques publiques avaient constamment mis du plomb sur ses ailes. Aujourd'hui, il a pu compter, fort heureusement, sur les vertus séculaires du peuple, fondées sur le sens d'appartenance à la nation, l'attribut de la solidarité collective, la volonté de relever les challenges… Ces ingrédients que le pays brandit en ces moments de crise, couvrent de fierté et d'éloges parvenus d'un peu partout, notamment des nations huppées de la planète. En possession de ce potentiel qui constitue le socle fondamental de développement, notre pays éviterait, à coup sûr, le marasme de la présente épreuve mais aussi, les retombées qui en découleraient. Face à l'épidémie, il s'est démené avec force et audace, au front du combat, par le biais de ses guerriers blancs aux hôpitaux et en uniformes dans les rues et quartiers. Notre pays a fait montre de beaucoup de circonspection et de bravoure à tous les niveaux pour vaincre un virus invisible et coriace. Jusqu'à présent, grâce à ses atouts, il a pu contenir le fléau à des cadences maîtrisées. Mais, on ne doit nullement dormir sur ses lauriers, car la partie n'est pas encore gagnée. Notre pays n'est pas à l'abri d'une flambée qui, à l'insu de quiconque, pourrait exploser dans telle ou telle région. Les gîtes qui ont surgi dans certaines villes du pays en sont une illustration saillante de ce constat. Il va falloir donc, continuer à tenir tête au virus, à travers toutes les mesures préventives pendant ce second round de l'état d'urgence. Cet engouement fabuleux qui anime les diverses composantes de la société et qui suscite admiration auprès des médias, ne saurait faillir à un peuple qui tient à la vie et à la patrie. A cet égard, notre pays une fois que la crise endémique s'effiloche, se devrait par la suite, de revoir nombre de ratages et de bévues qui font ses fragilités et vulnérabilités. En somme, il est appelé à assurer ses points forts, surtout à caractère patriotique mais également à renforcer les points faibles d'ordre plutôt social. Il est honteux pour une nation exceptionnelle comme la nôtre de garder un enseignement suranné, une santé obsolète, une employabilité étriquée, une agriculture lacunaire, un tourisme déficient, une pêche bernée, une culture rétrograde, une politique violentée, une démocratie feutrée. La pandémie marquée de confinement qui incite à la méditation et la prise de conscience, a surtout dévoilé les tares dans le mode de vie. Mais aussi, dans le modèle de développement dont on reconnaît à présent, les limites. Un nouveau modèle se devrait de se mettre en place, plus adapté et plus en vogue avec les mutations sous ses multiples formes. Certes, avant même la pandémie, la commission chargée de son élaboration en avait déjà entamé les premières démarches. Toutefois, la présente pandémie aura sans aucun conteste, remis en cause des idées préétablies et qu'il va falloir rectifier en s'inspirant de cette pandémie et en référant aussi des changements qui se sont opérés dans le monde. En tous cas, cette ébauche tiendra en compte, à tout prix, du fondement essentiel de l'essor escompté qu'est, en effet, l'élément humain que l'ancien modèle avait périlleusement émoussé.