Le Coronavirus a mis à nu le football marocain dans toutes ses composantes. Après les équipes de la Botola Pro qui ont, dans leur majorité en divisions 1 et 2, manifesté leurs difficultés financières notamment avec l'incapacité d'imposer la baisse des salaires des joueurs, les clubs amateurs et féminins se trouvent dans le même combat si ce n'est encore pire en ces moments de suspension de toutes compétitions sportives nationales pour cause de la pandémie de Covid-19. En effet, ces clubs amateurs et féminins restent les plus détériorés de cette situation pénible qui a pratiquement touché toute la famille du football national. Si les joueurs de la Botola dite professionnelle sont plus ou moins à l'abri de tout problème grâce à leurs contrats unifiés, initiés et exigés par la FRMF, cautionnés et sanctionnés par les tribunaux ou carrément la FIFA au cas de non respect des salaires et autres primes, les footballeurs amateurs souffrent énormément d'une situation plus compliquée pour cause de l'arrêt du championnat, leur seule source de vie. Nombre d'entre eux, n'ont pas encore reçu leurs versements de la troisième tranche des subventions accordées par FRMF à la Ligue nationale de football amateur. Les clubs, eux, se disent qu'ils manquent de ressources et qu'ils ont du mal à régler leurs joueurs et employés avec les seules contributions de la fédération de tutelle. Comment donc la Ligue peut-elle expliquer que certains de ses clubs ont reçu leurs dus alors que d'autres en attendent encore? En général, cette problématique est tellement profonde à tel point que certains membres de la famille des amateurs proposent l'intégration de leurs joueurs et staffs parmi les personnes n'ayant pas d'appartenance à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et qui ne sont pas des «Ramédistes» afin de bénéficier des indemnisations de la Caisse de Corona. Ce qui est dit pour les joueurs amateurs l'est aussi et encore plus pour les joueuses de la Ligue nationale du football féminin. Car on parle même des joueuses de la division dite excellente qui touchent des salaires mensuels ne dépassant pas les 1000 DH, voire la moitié, alors que certaines joueuses évoluent sans aucun centime. Ce qui place le système du championnat féminin en cause, la fédération et les présidents de clubs dans la cage des réquisitoires. Et dire que la fédé accorde une grande importance à ces deux ligues comme elle l'a fait savoir lors d'une journée d'étude, l'année dernière à Skhirat. La FRMF de Fouzi Lekjaâ qui a fait plusieurs recommandations concernant le développement du football national en général mais qui n'ont pas encore vu le jour, est allée même jusqu'à parler d'une assurance maladie et une caisse de retraite pour les footballeuses et footballeurs affiliés à sa boite fédérale. Loin de ça et au contraire, la réalité reste alarmante au sein de ces deux Ligues qui comptent dans leurs rangs un plus grand nombre de sociétaires. La ligue des Amateurs représente la base la plus large des clubs et des pratiquants du football au Maroc, avec 3 divisions, le National (D3), Amateurs I (D4) et Amateurs II (D5). La ligue féminine tourne avec 45 équipes en général (12 en première division et 33 en D2. Mais les championnats laissent beaucoup à désirer et ne peuvent rien donner au vu des carences financières si on ne veut pas dire la misère dont souffrent, lesdites ligues. En plus, elles restent tellement limitées dans leurs œuvres. Car, ni la Ligue du football féminin nouvellement lancée en novembre 2019, ni celle des Amateurs créée en 2015 en remplacement du Groupement national du football amateur, pour prendre d'autres tickets que ceux des commissions affiliées à la FRMF, ne sont encensées dans les lois d'éducation physique et du sport, ni encore moins dans les statuts de la fédération. Cette dernière les avait créées, certes dans le cadre de sa politique de mise à niveau de ses différentes composantes mais aussi et surtout de les faire travailler sous forme d'instances confirmées alors qu'en réalité, elles n'ont aucun aspect légal ni juridique. Ce qui prouve leur incapacité de gérer les affaires loin de tout indépendance et de toute ingérence de la fédération de tutelle, positive ou négative soit-elle. Voilà pour la situation malveillante de ces deux ligues qui comptent parmi les grandes composantes du football national mais qui restent incapables, elles et leur fédération, de réagir en ces moments de chômage et de crise. Espérons que les compétitions reprennent dans de bonnes conditions même s'il sera encore tard d'en parler en pleine pandémie avec l'état d'urgence sanitaire qui venait d'être prolongé pour un second mois jusqu'au 20 mai prochain. Que les responsables du football professionnel puissent se corriger lors de la période de l'après Corona.