Session printanière du Parlement Les représentants de la Nation retrouvent ce vendredi 10 avril le chemin de l'hémicycle dans un contexte sans précédent, dominé par l'état d'urgence sanitaire. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la session du printemps sera différente de ses précédentes, au vu des enjeux et des défis économiques et sociaux auxquels les députés doivent apporter les réponses adaptées. L'heure est ainsi à la mobilisation de toutes les composantes du Parlement et l'élan de la solidarité nationale doit se poursuivre, a souligné, au journal Al Bayane, Aïcha Lablak, présidente du Groupement parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (GPPS) à la chambre des représentants. Ceci dit, «les députés sont appelés à mettre de côté leurs différends et faire prévaloir les intérêts suprêmes de la Nation, et ce loin de toute surenchère politicienne», a-t-elle déclaré avec insistance. Il est, certes, vrai que le moment n'est pas à exiger des comptes du gouvernement, a-t-elle poursuivi, mais cela ne dispense nullement les élus de s'acquitter de leurs attributions constitutionnelles, celles de légiférer et de contrôler de l'action de l'Eexécutif notamment en ce qui concerne sa gestion de la crise actuelle, a-t-elle précisé. «Le Parlement doit continuer à assumer son rôle comme le dispose l'article 65 de la Constitution, tout en se mettant au diapason de la réalité actuelle», a-t-elle noté en substance. Abondant dans le même ordre d'idées, Aicha Lablak a rappelé dans ce sens la position de son parti quant au décret-loi relatif au dépassement du plafond des emprunts extérieurs. «Notre Parti tout en faisant preuve d'une compréhension de la décision prise par le gouvernement, au regard de la situation actuelle, a mis l'accent sur le fait que cette mesure doit être exceptionnelle et doit être appliquée exclusivement dans le contexte qu'impose la gestion de cette crise». En termes plus clairs, «les décideurs des politiques publiques sont appelés à trouver les moyens pour renforcer la solidarité nationale sur la base d'une large contribution des classes sociales aisées», a-t-elle insisté. Scénarii de sortie du crise ? Pour sa part, Mustapha Ibrahimi, président du Groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) a souligné la nécessité de poursuivre les travaux du Parlement conformément aux dispositions de la Constitution. «Il serait aberrant que toutes les institutions constitutionnelles tournent à plein régime alors que le Parlement cesse ses travaux. Une telle action relève de l'illogique et va certainement handicaper le bon fonctionnement des rouages de l'Etat», a-t-il noté. Pour le chef du groupe du PJD, l'agenda parlementaire sera entièrement consacré à la gestion de la pandémie et ses effets économiques et sociaux. Et d'ajouter que les Députés ne doivent point se défaire de leurs rôles relatifs au contrôle de l'action gouvernementale en matière de dépenses publiques et se positionner en tant qu'acteurs incontournables dans le débat national tout en jouant aussi un rôle influent dans les décisions portant sur les secteurs sociaux, à savoir la santé et la distribution des aides, entre autre. Pour notre interlocuteur, la grande question qui taraude les esprits consiste à envisager des solutions optimales pour faire tourner l'économie nationale et prévoir des scenarii de sortie du confinement. Mais cela n'est point aisé, a-t-il laissé entendre, car pour ce faire, «il faut avoir une vision claire et des données précises en vue de ne pas saper les efforts et mesures préventifs déployés par les autorités publiques», a-t-il indiqué. Même son de cloche chez Abdellatif Ouahbi, député et Secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) , qui a mis l'accent sur la nécessité de réunir toutes les conditions pour faciliter la tâche au gouvernement tout en mettant en garde contre les guéguerres et les calculs politiciens étroits. Le chef de file du PAM a souligné que le recours à l'emprunt extérieur a été dicté par des considérations qui relèvent d'un cas de force majeure, en faisant remarquer que son Parti a toujours provoqué une levée de boucliers contre cette mesure. Or, ce ne sera pas le cas dans l'état actuel des choses. D'ailleurs, a-t-il ajouté, «sa formation n'hésiterait point à rappeler à l'ordre le gouvernement au cas où des défaillances viennent à être enregistrées». Notons qu'au final, le Chef du gouvernement fera le déplacement au Parlement lundi 13 avril pour répondre aux questions des députés dans le cadre de la session mensuelle consacrée aux politiques publiques, comme le dispose l'article 100 de la Constitution.