Peut-on analyser techniquement la hausse du MASI au quatrième trimestre 2019? Oui car l'AMMC a publié la semaine dernière le rapport sur le profil des investisseurs en bourse au titre du quatrième trimestre 2019. Durant ce trimestre, le MASI s'était apprécié de 5,3%, ce qui avait boosté la performance annuelle à plus de 7%. Cette hausse est à mettre à l'actif des OPCVM qui ont été des acheteurs nets de 1,7 Mrd DH alors que les institutionnels ont été des vendeurs nets de 452 MDH. Aussi, les étrangers ont affiché une vente nette de 242 MDH à l'image des petits porteurs avec 478 MDH. Comment expliquer cette tendance? A mon avis, il s'agit autant d'injection nette de fonds que d'une augmentation de l'allocation en actions pour les OPCVM. En effet, il faut rappeler que les OPCVM implémentent mécaniquement tout ou partie des souscriptions pour respecter certains ratios réglementaires. Aussi, pour la hausse potentielle de l'allocation en actions et le pari positif sur le marché actions, les gérants ont certainement été plus sensibles à la baisse structurelle des taux d'intérêt. Aussi, avec la révision à la hausse des pondérations maximales sur certaines valeurs, les OPCVM ont pu marquer leurs paris positifs sur certains titres. Enfin, la nouvelle fréquence de la communication financière a pu favoriser les arbitrages. Comment expliquer l'action timorée des autres investisseurs? Pour les assureurs, il s'agit probablement de l'anticipation de l'impact de la marge de solvabilité qui sera basée sur les risques et non seulement sur les souscriptions. Aussi, les institutionnels ont pu prendre en compte le renforcement du poids des actions après l'OPV de Maroc Telecom. Quant aux investisseurs étrangers, ceux-ci semblent ne regarder qu'épisodiquement la Bourse de Casablanca, depuis la sortie de la catégorie des marchés émergents. Enfin, les petits porteurs semblent plus sensibles aux performances passées avec la baisse du MASI de plus de -8% en 2018. *(Directeur exécutif de flm.ma)