Fondatrice et présidente de l'association Enfance Maghreb Avenir (EMA) Propos recueillis par Romuald Djabioh Dans le cadre de l'exposition «LesYeuxOuVerts», organisée par l'association Enfance Maghreb Avenir (EMA) depuis le 16 janvier à l'Espace d'art Artorium de Casablanca, et qui prendra fin le 25 février, Najate Limet, fondatrice et présidente de l'association EMA, nous revient sur son parcours et l'action de son association. Entretien. Al Bayane : Que dire de l'association EMA? Najate LIMET: EMA est une association de solidarité internationale et française qui œuvre pour l'éducation au Maroc, dans tout ce qui concerne l'infrastructure. On s'est rendu compte de la complexité d'infrastructures dans notre pays. Ainsi, partant de ce constat, nous avons décidé de travailler sur ce côté afin d'apporter notre modeste contribution dans la société. Depuis combien d'années votre association existe-t-elle? Bénéficie-t-elle d'un quelconque soutien pour mener à bien ses projets? Nous existons depuis 14 ans déjà et notre siège se trouve à Paris. Nous avons une filiale au Maroc. L'association EMA est soutenue généralement à 80% par des entreprises françaises installées au Maroc. Depuis deux ans, nous avons essayé de mobiliser les gens sur cette problématique d'éducation. Toutefois, alors que la question porte sur l'école marocaine, nous souhaiterions sensibiliser des donateurs marocains pour participer à cette exposition aux côtés des donateurs européens. Quelles sont les actions concrètes que vous avez déjà réalisées sur le territoire national? L'année dernière, nous avons fait des levées de fonds qui ont servi pour la construction d'une école qui se trouve dans la commune de Noirceur. Nous avons détruit tout un préfabriqué et construit six salles de classe aux normes. C'est un travail non négligeable réalisé par notre association grâce à l'apport des différents donateurs. Cette année, l'association a ouvert ce qu'on appelle, les écoles de deuxième chance, pour accueillir des enfants qui ont quitté l'école depuis longtemps. Nous essayons de favoriser leur réinsertion sociale en leur donnant une base d'éducation et une formation professionnelle sur une durer de deux ans. Cette année nous faisons cette exposition pour lever des fonds, afin de soutenir une fois de plus ce projet ambitieux et humaniste. Quid du choix du Maroc? J'ai choisi le Maroc tout d'abord, parce que dans un premier temps, je suis franco-marocaine. Puis, dans une seconde approche, parce que j'ai fait mes études au Maroc, dans une école publique. Je viens d'une famille très pauvre, et ça n'a pas toujours été facile. Cependant, je suis parvenue à finir mes études en étant avocate. Quand je suis allée en France, je n'ai pas rencontré des problèmes liés à la culture, à la langue, encore moins à l'intégration. L'éducation reçue m'a également permis d'intégrer un autre pays et de partir de moi-même…L'école publique de nos jours se trouve dans une situation complexe. Je me suis dite, ayant fréquenté dans cet endroit, aujourd'hui avec des idées innovantes, pourquoi ne pas faire quelque chose pour mon pays. Ainsi, privilégiée de l'école publique marocaine, je me devais de rendre l'ascenseur. Quel est l'objectif de cette exposition ? Quid de l'apport des différents artistes et des œuvres qui embellissent les lieux? L'objectif de cette exposition est de pouvoir récolter des fonds qui iront au profit de l'école de la deuxième chance. Nous avons demandé cette année à quinze artistes internationaux et nationaux de travailler sur la thématique de la transition écologique. C'est un sujet brûlant de nos jours et nous pensions avoir un besoin humaniste d'agir en conséquence. Les artistes ont bien voulu jouer le jeu en se ralliant à la cause. Ce sont des personnes qui pour nous, avaient déjà une réflexion sur la société, la nature, l'environnement, une dimension très éthique. Ces artistes se sont de fait impliqués pour donner vie à l'évènement afin de soutenir la cause. Une quarantaine d'œuvres réalisées par ces derniers sont exposées sur les lieux jusqu'au 25 février(…).