La nouvelle avait eu l'effet d'une bombe dans le milieu des affaires. En mai dernier, l'annonce du retrait de Bombardier avait secoué le secteur de l'aéronautique marocain et valu à Moulay Hafid Elalamy, Ministre de l'Industrie, un certain nombre de critiques. D'autant plus que sa réplique avait encore davantage mis de l'huile sur le feu, donnant l'impression d'une volte-face. «Bombardier ne quitte pas le Maroc, mais cède ses activités à des sous-traitants qui vont faire des pièces de Bombardier dans l'usine de Bombardier au Maroc. Dans trois semaines au plus tard, nous saurons quelle est l'entreprise qui sera retenue», avait-il déclaré. Autant dire que ses propos n'avaient pas vraiment rassuré ni le secteur ni les salariés marocains du constructeur canadien. Il est vrai que la reprise a pris un peu plus de temps que prévu, mais il faut avouer que les faits sont là. Spirit Aero Systems, spécialiste des éléments de structure d'avions comme les fuselages, les ailes et les supports de réacteurs, reprend l'intégralité de l'usine. Il y aurait eu même d'autres prétendants tels que Britannique JKN ou encore le constructeur aéronautique européen Airbus. Le site continuera de fournir des composants structuraux d'avions et des pièces de rechange pour soutenir la production et les avions en service de Bombardier Aviation. Spirit prévoit même d'autres développements futurs. Il s'agirait d'une coopération avec l'unité de Belfast, elle aussi cédée par Bombardier à Spirit, et qui porteraient sur les parties qui recouvrent les réacteurs. Le groupe américain est implanté en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Spirit réalise un chiffre d'affaires de plus de 7 milliards de dollars et emploie plus de 15.000 personnes. Son principal donneur d'ordre… n'est autre que Boeing.