«Je veux vivre dans un pays libre où on peut gouverner sans attendre un appel téléphonique de Merkel ou de Macron (…) Nous reviendrons bientôt au gouvernement et nous rentrerons par la grande porte» a déclaré, ce samedi et pour son premier grand meeting depuis son coup de force raté du 8 août dernier qui n'avait abouti qu'à l'éclatement de la majorité, le leader souverainiste italien Matteo Salvini, devant quelques 200.000 partisans venus de toutes les régions du pays à bord de plusieurs trains et de centaines d'autocars affrétés pour l'occasion. Convoquée à l'effet de faire retrouver à la population «la fierté italienne», cette manifestation vise à regrouper, en une très large coalition de droite, la Ligue de Matteo Salvini, Forza Italia de Silvio Berlusconi et la formation post-fasciste Fratelli d'Italia de Georgia Meloni qui avait largement devancé le Mouvement 5 Etoiles (M5S, anti-système) aux législatives de mars 2018. Pour rappel, après avoir mis fin à la majorité gouvernementale qu'il avait constitué avec le M5S, Matteo Salvini, le leader de la Ligue (extrême-droite), n'était pas parvenu à provoquer la tenue d'élections législatives anticipées et à prendre la tête du pays avec les 38% de voix que lui conféraient les sondages. Aussi, après avoir été «contraint» de quitter le gouvernement, l'ancien ministre de l'Intérieur du premier gouvernement de Giuseppe Conte vise, à travers ce rassemblement, à arracher le pouvoir à la nouvelle équipe gouvernementale – «illégitime» à ses yeux – qui unit ses anciens alliés du M5S au Parti Démocrate (Gauche). Ayant invité, dans un spot en ligne, ses compatriotes à faire du rassemblement de ce samedi «l'acte fondateur d'un projet visant à élargir le parti à des forces différentes», le leader de la Ligue, cherchant à unir sous sa houlette, tous les partis de droite et d'extrême-droite au moment où la majorité entend modifier la loi électorale pour contrecarrer son rêve de prendre seul les rênes du pays, mise sur un «épuisement» de l'actuel gouvernement à même d'ouvrir la voie à des élections anticipées. Mais outre ses ambitions nationales, le patron de la Ligue entend, également, arracher la mairie de Rome des mains de Virginia Raggi du M5S, jeune avocate de 41 ans, dont il dénonce la gestion défaillante et attaque, avec constance, le bilan. Il prévoit, pour cela, de lancer une pétition réclamant sa démission. Dans son intervention, Sergio Berlusconi dira que sa présence à cette manifestation est une réponse «à l'appel du peuple à l'unité» au moment où l'Italie a le gouvernement «le plus à gauche depuis la guerre» alors que Giorgia Meloni appellera l'ensemble des forces politiques de droite à mener la bataille contre «l'islamisation de l'Europe». Enfin, au vu de la très forte mobilisation des manifestants venus de toutes les régions d'Italie qui est le parfait témoignage de la puissance d'organisation de la Ligue, il semble que Matteo Salvini ait toutes les raisons de croire que le succès est à portée de main. Alors, attendons pour voir…