L'Instance centrale pour la prévention de la corruption (ICPC) vient de rendre sa copie 2009. Le rapport annuel préconise «d'une approche globale et de coordination entre les différentes parties oeuvrant dans le domaine de prévention de la corruption et à l'implication du secteur public et des Organisations de la société civile dans cette approche». Rappelons que la mise en place de cette instance, en décembre 2008, dote le Maroc d'un arsenal juridique visant la lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique, notamment la déclaration des biens et la lutte contre le blanchiment d'argent, outre le projet de loi portant amendement et complétant les dispositions du code de procédure pénale et la loi contre le blanchiment d'argent. Elle s'inscrit en application de la Convention des Nations unies de lutte contre la corruption et dans le cadre de la politique générale adoptée par le gouvernement pour lutter contre la corruption, l'ICPC a terminé son travail de constat et élaboré sa stratégie. Le rapport au titre de l'année 2009 prévoit huit orientations stratégiques, dont seront issues 25 propositions qui donneront lieu à 113 mesures pratiques. Dans ce document, premier du genre depuis l'installation de ses membres, l'ICPC dresse un diagnostic fort et inquiétant de la corruption. Les politiques publiques en matière de lutte contre la corruption sont aussi passées au crible, avant de proposer une stratégie de lutte ponctuée autour de 113 mesures pratiques couvrant tous les domaines concernés. Si l'ICPC valorise les avantages et acquis institutionnels et juridiques réalisés par les pouvoirs publics, elle fustige toutefois, les insuffisances enregistrées dans le domaine de lutte contre le fléau. Une Commission spéciale se penchera sur l'examen de ce rapport en vue de mettre au point les moyens à prendre en compte dans la politique générale de prévention et de lutte contre la corruption. Signalons, par ailleurs, que le Maroc sera audité, dans un an, sur cette épineuse question de la corruption.