La compagnie espagnole Abengoa, appelée à monter la station de dessalement d'eau de mer du patelin de Douira sis au territoire de Chtouka Aït Baha, se démène avec maestria pour pouvoir enfanter ce projet d'envergure, considérée comme la première prouesse du genre dans le monde entier. Progressivement, il prend forme, de main de maître, pour parvenir à terme sachant que la mise en service est prévue en 2021. Il est à rappeler que ce site qui a nécessité une enveloppe budgétaire de plus de 3 milliards de dirhams, avec un volume de traitement atteignant 75 millions de mètres cubes par an d'eau dessalée, aura pour fonction de fournir de l'eau potable aux populations de la région et de permettre l'irrigation de plus de 15 000 hectares dans la région de Chtouka Aït Baha, reconnue comme étant un bastion agricole du royaume. Pour la première phase de service, la station en sera à environ 275 000 m3 d'eau par jour, en attendant sa production optimale à consistance à hauteur de 450 000 m3. Une performance de haute portée dont l'entreprise ibérique relève l'échafaudage avec savoir-faire et constance. Sans doute, par souci de rationaliser le projet dont l'idée initiale était de scinder la production en deux espaces distinctes, l'une pour l'alimentation en eau potable, l'autre pour l'irrigation agricole, l'installation fut réunifiée pour un seul site choisi pour cette double fonction. Il convient également de rappeler que, par une note solidarité volontariste, les agriculteurs de la région se sont attelés à contribuer au financement de la station, en apportant leur cotisation de 10000 dirhams par hectare réglés en deux tranches. Pour sa part, l'Etat mettra en service de l'eau dessalée à destination agricole, de l'ordre de 5dhs le m3, soit un coût préférentiel par rapport au barème mondial. Il s'agit, en fait, de relever le pari de la gestion des ressources hybrides et faire durer l'activité agricole dans cette zone souvent frappée par la sécheresse. Il est à signaler aussi que l'Etat est prêt à injecter une contribution à hauteur de 3,2 milliards de dirhams, au niveau du financement. Dans le même ordre d'idées, on notera une convention de partenariat a été ratifiée pour la mise en place de cette station de dessalement. Dans le même sillage, il a été question de déployer des efforts de la part des pouvoirs publics pour la mobilisation de l'eau dans la région et l'utilisation du système de l'irrigation goutte-à-goutte. C'est quasiment une première dans le monde, en termes de capacité de production couplée pour l'irrigation et l'eau potable.