Pour cette édition 2019 du Salon international de l'agriculture du Maroc (SIAM), les organisateurs ont choisi la Suisse comme pays à l'honneur. Ce choix n'est pas anodin, comme l'a souligné le président de l'Association du SIAM, Tarik Sijilmassi, lors d'une conférence de presse à la résidence suisse, mardi dernier. Le Maroc veut prendre exemple sur la Suisse. «Un pays qui a réussi à faire de leur monde rural le prolongement naturel de leur monde urbain et vice-versa», constate Sijilmassi. Ce qui converge avec cette 14ème édition du SIAM, qui fait la part belle au monde rural en choisissant pour thème «l'agriculture, levier d'emploi et avenir du monde rural». Certes la Suisse est un pays, sauf que pas du tout. Elle est considérée comme un modèle pour les pays souhaitant faire du monde rural un moyen de développement de la croissance et de l'économie. «La problématique de l'emploi des jeunes en milieu rural n'y est pas perçue comme un défi mais comme opportunité pour créer des conditions d'emploi dans des secteurs d'avenir», ajoute Sijilmassi. Même son de clôche auprès du commissaire du SIAM, Jawad Chami, qui a fait savoir que ce pays peut se targuer d'avoir le revenu rural le plus élevé au monde. L'ambassadeur de Suisse, Massimo Baggi, considère que le choix de la Suisse comme pays hôte est à la fois un honneur est responsabilité. «Un honneur car cette grand-messe confirme l'excellence de nos relations bilatérales avec le Maroc depuis 1956», a-t-il dit. Et d'ajouter que la désignation de la Suisse comme pays hôte constitue également une responsabilité car le SIAM est le plus grand salon agricole d'Afrique. D'ailleurs, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, Mohamed Sadiki, veut déployer ces écosystèmes avec la Suisse au profit de la coopération sud-sud. Cette coopération maroco-suisse pourrait aboutir à un transfert d'expertise et de savoir-faire entre le Maroc, la Suisse et certains pays africains. Au SIAM, le pavillon suisse va accueillir sur quelque 450 m2 une dizaine d'entreprises parmi les champions nationaux pour présenter leur expertises et savoir-faire. Des conventions seront signées dans ce sens aussi bien avec le gouvernement que le secteur privé. Sami Zerelli, président de la chambre de commerce suisse, est resté discret sur les détails des conventions. L'on sait toutefois que des certaines d'entre elles seront conclues avec des entreprises spécialistes de la filière bio. Celles-ci viendront accompagner les petits exploitants à se convertir dans le bio, un secteur qui présente de belles perspectives à l'export, mais qui reste exigeant en terme de qualité. Cela se fera depuis la phase de la préparation du sol à celle de l'étalage des produits. L'entreprise suisse mettra à la disposition du petit client son portefeuille client afin de l'aider à commercialiser sa marchandise. Mais avant cela, il faudra s'assurer de la qualité du produit. C'est là que deux entreprises interviendront pour contribuer au contrôle et à la certification des produits, en plus d'un opérateur qui se chargera de la traçabilité. En gros, les entreprises suisses pourront accompagner les agriculteurs marocains tant au niveau de la conversion de leur activité qu'en ce qui concerne l'agrégation, en plus de la conformité, de la logistique et de la valorisation. Selon l'ambassadeur, le pavillon suisse sera également l'occasion pour des entreprises déjà installés au Maroc, comme Nestlé, de présenter leur expertise dans des domaines autant diversifiés que le développement de produits bio, la production agro-alimentaires, la vérification analytique, l'authenticité de denrées et la valorisation de produits transformés sous la responsabilité de la chambre de commerce.