Dans un entretien de Mohamed Nabil Benbdallah au quotidien «Al Massae» Dans un entretien au quotidien arabophone «Al Massae», le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) fait le point sur la situation nationale. Mohamed Nabil Benabdallah s'est donné, à bâtons rompus, pour faire le diagnostic de cette situation, d'en analyser les développements et de proposer des issues de sortie de cette crise qui secoue le pays, depuis la constitution du gouvernement actuel. Synthèse des idées fortes de cet entretien. A une question sur une récente déclaration du SG du PPS sur le fait que «le gouvernement est miné de l'intérieur» et ce qu'il voulait dire par ces propos, Mohamed Nabil Benabdallah (MNB) estime que «la réalité est au dessus de tout. Ce gouvernement, depuis sa constitution, ce gouvernement vit des étapes de perturbations. Et cela non pas dans le traitement des protestations sociales, ici ou là, mais à cause de divergences et de controverse souvent stériles entre ses composantes ou certaines parties d'entre elles». Et «les nouvelles querelles se réinstallent..», juste après quelques apaisements. C'est cela qui conforte, dans la mémoire collectives des citoyennes et citoyens, une image négative «qui veut que ce gouvernement, ou tout du moins ses composantes partisanes qui en constituent la majorité, passe la plupart de son temps dans une polémique verbale et des controverses stériles, au lieu de se préoccuper des questions et des attentes des citoyennes et citoyens à tous les niveaux ». Prenant appui sur les querelles interminables entre le RNI et le PJD, le SG du PPS donne des messages clairs à la classe politique, notamment les formations qui se disputent, à couteaux tirés, dans l'arène politique, oubliant les principales missions de l'Exécutif dont la mise en place des grandes réformes et des chantiers structurants, et accorder une attention particulière aux protestations sociales qui prennent de l'ampleur. Le dirigeant du PPS s'arrête aussi sur la problématique qui fait obstacle à « la mise en œuvre, saine, de la Constitution de 2011. Pour lui, le seul moyen de « parvenir au progrès du Maroc réside dans la nécessité urgente d'un sursaut similaire à celui que nous avons vécu lors de l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI », a-t-il notamment déclaré. Sur un autre volet, MNB estime que «le modèle de développement qui réussit est celui qui consacre la position du politique dans la direction du changement» et que le «le citoyen doit sentir et percevoir qu'il est en face d'un gouvernement responsable de sa politique qu'elle maîtrise et capable de prendre les décisions sans tarder». Pour le leader du PPS, «tout le processus tourne, depuis 12 années, autour de la manière avec laquelle nous maîtrisons les questions de la justice et du développement. Et si nous avions laissé aux forces de la société l'opportunité de créer des éléments contradictoires, cela aurait pu être relevé de manière normale, sans aucun besoin d'intervention». C'est ainsi que «toutes les tentatives d'interventions ont abouti à des résultats contraires et ont eu comme résultats, depuis 2007, le renforcement du PJD». Ce qui lui fait dire le fait que si le PJD soit à la tête de l'Exécutif «a, peut-être, été exploité comme prétexte pour éviter une mise en œuvre saine de la Constitution». Mais pour le leader du PPS, «la monarchie parlementaire demeure une préoccupation majeure et un objectif dans le cadre d'une adaptation progressive avec la réalité du pays». L'essentiel est, selon lui, ailleurs. Et de crier son opposition à cette perte de temps : «Il y en a assez des divergences et de luttes pour le gouvernement de 2021 et qui arrivera en tête des élections législatives et assurera la Primature. Nous avons encore le temps pour cela, alors que les attentes chez les citoyennes et les citoyens, de divers milieux, sont immenses, que cela concerne les hommes d'affaires ou les catégories démunies, en passant par les couches moyennes. Tous attendent qu'un nouveau souffle soit impulsé à l'économie nationale et à la mise en œuvre des contenus de la Constitution, afin que le processus démocratique retrouve son chemin sainement, de sorte à traiter un certain nombre de dossiers sociaux (Education, santé, vie décente et digne et amélioration de la situation des catégories sociales démunies aussi bien dans les villes que dans le monde rural)»… En conclusion, ce à quoi nous appelons, au PPS, est de mettre en œuvre la Constitution de 2011et de prendre à bras-le-corps le changement démocratique, aujourd'hui, en tant que constante fondamentale de la loi suprême du pays, à côté du triptyque «Dieu, la Patrie, le Roi». Et d'énumérer les différents chapitres, dossiers et chantiers à reprendre de main forte, avant d'aborder la question de la crédibilité politique et de la dépréciation de l'action politique. Pour nous, ajoute-t-il, «il n'y a pas d'autre choix que le choix de la confiance en les forces politiques existantes, de sorte que ces forces, dont nous sommes une partie, procèdent à des révisions internes et au renouvellement de leurs démarches qui s'adaptent avec la nouvelle réalité, les réseaux sociaux et les expressions spontanées… Les protestations sociales ont existé bien avant… elles ne sont pas nées avec les querelles actuelles. Le «Maroc change et avance. Les revendications aussi», estime Benabdallah, avant de conclure que «le changement démocratique ne peut être instauré en dehors de forces politiques fortes, qui doivent avoir une présence remarquable sur le terrain et en harmonie avec les attentes de la population».