Tout en rendant hommage aux efforts du gouvernement visant à attirer les investissements étrangers au Maroc, la députée Aicha Lablak, présidente du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme (GPPS : PPS) à la Chambre des représentants a tenu à évoquer, lors de la séance des questions orales du lundi 28 janvier 2019, l'affaire de la multinationale allemande «Scholz Holding Gmbh», qui réclame au Maroc quelque 60 millions d'Euros pour avoir entravé son investissement dans une unité de recyclage des déchets ferreux, en fermant abusivement les frontières à ses exportations de ferraille E40 à partir de l'année 2013. La députée a rappelé qu'en partenariat avec un industriel marocain basé à Skhirat, la filiale SMM de la multinationale allemande avait investi 14 millions d'euros en 2008 et que son chiffre d'affaires avait atteint en 2012 45 millions d'Euros. Depuis lors la SMM a tourné à plein régime entre 2009 et 2013. Avant l'arrivée de la société, les sidérurgistes marocains importaient la ferraille E40 que l'investisseur allemand et son partenaire marocain voulaient fabriquer au Maroc dans l'objectif de fournir les aciéries locales. Mais il semble que les négociations n'ont pas abouti entre les parties. Ce qui a obligé la filiale marocaine de Scholz à se tourner vers l'export pour écouler sa production. Mais en 2013 le département de l'industrie a refusé de délivrer la déclaration préalable à l'exportation et l'entreprise a cessé son activité. Au terme de son intervention, Lablak a interrogé My Hafid Alami, ministre de l'industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, pour savoir si les mesures prises à l'encontre de l'entreprise allemande l'ont été dans l'intérêt de l'économie nationale ou d'autres parties. Elle voulait également savoir pourquoi les négociations n'ont pas abouti à régler le litige et pourquoi la société allemande Scholz Holding GmbH a déposé au début du mois courant une requête d'arbitrage contre le Maroc devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), organisme rattaché à la Banque mondiale (Washington). Lui répondant, My Hafid Alami, ministre de l'industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, a préféré ne pas consacrer sa réponse au cas soulevé par la députée, sous prétexte qu'il s'agit d'une société privée et que le dossier est entre les mains des tribunaux. Pour lui, le Maroc est un pays souverain qui encourage l'investissement privé. Mais il est toutefois insensé qu'il exporte de la ferraille pour l'importer à des prix élevés. La décision prise est motivée par le besoin de défendre le pays, a-t-il dit, ajoutant qu'il est inadmissible que les sociétés étrangères pensent disposer de plus de privilèges que les sociétés marocaines. Les opérateurs étrangers qu i désirent investir au Maroc jouissent des mêmes droits que leurs homologues marocains. Se trompent ceux qui s'imaginent qu'ils auront plus de privilèges que les sociétés marocaines, a-t-il expliqué. «Le Maroc ne fait que défendre son droit. Et nous allons le faire avec tous les moyens possibles». «Le Maroc est un pays qui a ses lois que tout le monde doit respecter, étrangers et marocains. Nous n'allons pas laisser les étrangers venir semer la zizanie dans le pays», a-t-il martelé.