Malgré des réticences, des retraits de certains Etats, des controverses … le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières a finalement été adopté par consensus très tôt, lundi matin, bien avant la cérémonie d'ouverture. L'annonce en a été faite le même jour par le porte-parole de la Conférence, lors d'un point de presse. Au total, ce sont 164 Etats présents à Marrakech, soit 83 chefs d'Etats et gouvernements et 81 délégués, qui ont décidé de soutenir ce Pacte. Pour l'instant, 6 Etats, dont la Suisse, Israël, la Bulgarie, l'Estonie, la Slovénie, l'Italie… sont encore indécis et 10 autres s'en sont retirés définitivement. Les controverses autour du Pacte mondial ne seront pas parvenues à arrêter la tenue de la conférence de l'ONU. La Conférence internationale pour l'adoption du Pacte mondial pour les migrations a bel et bien ouvert ses portes hier. Dès 7H30, ils étaient nombreux (médias, société civile, ONGS, délégués des gouvernements, secteur public, secteur privé…) à se diriger vers le site de Bab Ighli. Ce sont un peu plus de 700 représentants de plus de 150 gouvernements, avec à la clé de hautes personnalités, chefs d'Etat, de gouvernement…dont la Chancelière allemande Angela Merkel, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, le premier ministre grec Alexis Tsipras… qui ont pris part à la cérémonie d'ouverture de la conférence, qui statuera pendant deux jours sur l'avenir de la gestion migratoire à l'échelle mondiale pour les prochaines années. Après des mots de bienvenue d'Antonio Guterres, secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Maroc, a été élu à l'unanimité en tant que président de la conférence, en charge de conduire les échanges et dialogues durant la conférence. «Si nous sommes réunis ici aujourd'hui, c'est parce que nous mesurons plus que jamais, et sur la thématique migratoire plus qu'ailleurs que notre interdépendance est réelle autant que notre responsabilité est partagée. Nous sommes incontournables les uns pour les autres. Nous avons fait la preuve de lucidité en optant pour un cadre multilatéral et global», a déclaré Bourita, une fois ses fonctions prises. Dès les premières phrases de son discours, le SG de l'ONU a pour sa part salué les participants à la Conférence, qui soutiennent le Pacte. «Vous êtes ici parce que vous reconnaissez l'importance de cette conférence comme une feuille de route pour prévenir la souffrance et le chao et pour proposer des stratégies opératoires qui bénéficieront à tous», a-t-il déclaré. Emboitant le pas au SG de l'ONU, plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement africains, européens et américains se sont adressés aux délégués à la conférence, dont le président de l'Union des Comores, Azai Assoumani, qui a représenté l'Afrique lors des négociations, sur le Pacte. «Le pacte ne deviendra réalité que si les Etats font le choix du pragmatisme», a-t-il déclaré. Angela Merkel, dont le discours était très attendu, a insisté sur l'importance d'un travail commun entre les Etats pour gérer la question migratoire. Pedro Sanchez, chef de gouvernement espagnol et Alexis Tsipras, premier ministre de la Grèce font également des hautes personnalités qui ont répondu présent à cette cérémonie d'ouverture. Au cours des deux jours de la Conférence, auront lieu des dialogues entre les différents Etats, des débats et des side events organisés par les organisations de la société civile, les ONG…