L'actrice marocaine Fatima Hernadi (Raouia), dotée d'un talent rare, a pu jouer des rôles complexes avec une spontanéité inégalée, ont affirmé des cinéastes et acteurs, à l'occasion de la 34è édition du Festival d'Alexandrie du cinéma méditerranéen. «Raouia est une grande artiste dotée d'un talent qui s'incarne dans les rôles complexes qu'elle interprète avec tous ses sentiments», ont indiqué des cinéastes, lors d'un hommage rendu à cette actrice en marge du festival. Ils ont noté que Raouia, qui a participé à plusieurs films étrangers et marocains, s'est forgée une réputation sur la scène cinématographique marocaine, avec son ambition et sa présence unique à travers ses rôles complexes interprétés avec simplicité élégante. À cette occasion, le président du festival, Amir Abada, a indiqué que Raouia est une actrice créative et sincère qui a pu confirmer sa place sur la scène cinématographique, par sa présence forte dans tous les films auxquels elle a participé, notant que cet hommage est mérité. Pour sa part, la critique égyptienne Faiza Hindawi a relevé que Raouia est un «bel exemple» du cinéma marocain au féminin, qui confirme sa place sur la scène cinématographique arabe et internationale. «Raouia est une actrice rare amoureuse du cinéma, ce qui lui a permis d'interpréter des rôles différents et diversifiés, avec une sensation forte et des émotions hors pair», a indiqué Hindawi. De son côté, le dramaturge égyptien, Sameh al-Sriti a noté que Raouia est un exemple vivant de la performance, soulignant que son interprétation de rôles difficiles et complexes confirme qu'elle est une grande artiste. Pour le réalisateur marocain, Azzelarabe Alaoui, Raouia est douce avec sa spontanéité et forte avec son silence, notant qu'elle arrive à transmettre ses sentiments et les exprimer avec sincérité. «Raouia n'est pas une actrice prisonnière des rôles typiques. Elle est capable d'interpréter différents rôles avec toute sincérité', a-t-il ajouté. Quant au réalisateur marocain Abdelilah Jouhary, il a souligné que Raouia est une grande actrice, qui parle peu, certes, mais ses oeuvres sont là pour témoigner de son audace et sa sincérité, relevant que l'hommage qui lui a été rendu à cette occasion est une reconnaissance pour son long parcours cinématographique. Raouia avait été honorée lors de la cérémonie d'ouverture de ce festival à côté d'un parterre de cinéastes arabes. Elle a joué dans plusieurs films, dont «Les yeux secs», de Narjiss Nejjar, «Soif», de Saâd Chraibi, «Les lèvres du silence» de Hassan Ben Jelloun, «Mouna Saber» d'Abdelhay Laraqui, un film qui lui a permis de remporter le prix de la meilleure actrice au festival d'Oujda, «Casanegra» de Noureddine Lakhmari», «Secrets de l'oreiller» de Jilali Ferhati, «Rock The Casbah» de Laila Marrakchi et «Saga» de Othmane Naciri. Au petit écran, elle compte à son actif plusieurs films, dont «Saison sèche» (mawsim jaf), «Mindil Sfia» ou encore «Jabarout». En 2014, elle a décroché le trophée de meilleure actrice au festival national du film pour son film «Saga, l'histoire des hommes qui ne reviennent jamais», avant d'être choisie membre du jury de la 16è édition du festival international du film de Marrakech. Elle a en outre remporté le titre de meilleure actrice aux journées cinématographiques de Carthage en 2016 pour son film «A mile in my shoes» de Said Khallaf. Elle joue également dans le long-métrage «Kilikis, la cité des hiboux», de son réalisateur Azzelarabe Alaoui, qui prend part au concours long-métrage du festival d'Alexandrie. Le 34ème Festival du cinéma méditerranéen d'Alexandrie a ouvert ses portes, mercredi soir, avec la participation de 85 films représentant 25 pays. A cette occasion, quatre films marocains seront projetés dans le cadre de la section «panorama marocain», à savoir «Walwalat al rouh» (Cri de l'âme) d'Abdelilah Jouhary, «Kilikis, la cité des hiboux» d'Azzelarabe Alaoui, «le silence des papillons» de Hamid Basket et «Klam Essahra» (Les voix du désert) de Daoud Oulad Sayed.