Les Lions de l'Atlas ont été éliminés du tour suivant de la Coupe du monde de Moscou, après deux défaites. Les Marocains, à l'instar de tous les peuples du football mondial, espéraient, rêvaient, fantasmaient... C'est un droit inaliénable. Mais maintenant que les jeux sont faits, les esprits doivent se calmer pour laisser aux experts et analystes confirmés de s'exprimer. A mon humble avis, nous avons assisté, contre toute attente, à une belle réplique des Lions, après l'accident contre l'Iran. Résumons un peu «l'exploit» de 2018. – Le public marocain a été agréablement surpris par la prestation contre le Portugal. – Le Onze marocain a su, très globalement, maîtriser le jeu, face à une solide défense portugaise et aux blocs défensifs de la Seleção. – Il n'a pas fait preuve d'un talent offensif qui concrétise des buts. – La déception face à l'Iran a été vite remplacée par la fierté générale, très perceptible chez nous, de la prestation de grande qualité de nos Lions. Même si sans résultat ni impact pour la suite de la compétition. Mais, que certaines voix s'insurgent, contre le Onze national et son coach, à coups de prétendues analyses, l'on franchit le Rubicon… du sérieux et de la sagesse. Car, en toutes occasions, tous, ou presque, agissent en savants, experts et spécialistes de tout et de rien. Je ne parle pas du commun des mortels des Marocains qui a le droit de critiquer voire de dire ce qu'il veut ou ce que son intelligence lui dicte. Hélas, aujourd'hui, ce sont des journalistes qui se positionnent en donneurs de leçons dans un domaine où, pour la plus part d'entre eux, en ignorent les tréfonds. Et c'est à coups de «et si l'on avait...» fait ceci ou cela ou encore cela et ceci... ou rien que ceci ou rien que cela... Que n'a-t-on pas entendu de phrases du genre... Renard aurait dû faire entrer Boutaib à la place d'El Kaabi, ensuite il fallait faire jouer Kaabi dès le début de tel match ou à telle minute de tel match, d'associer Harit au combat contre les Portugais... Nos penseurs doivent faire preuve de modestie, de réalisme et de construction. Soyons sérieux les amis. L'on ne peut bâtir un édifice en recourant à des «SI....»... car l'on peut faire le même usage et poser la question : «Et si le Maroc avait égalisé juste après le but fatidique ou en seconde mi-temps... ??? Seule Madame Soleil peut prédire la suite des événements... C'est pour rappeler une vérité incontournable : A chacun ses compétences. Le staff médical de l'équipe nationale est seul habilité à donner un avis, à communiquer. Il peut être critiqué ou questionné, d'abord, pour avoir des éléments de réponse. Mais par des compétences du domaine. Idem pour ce qui est des choix stratégiques et tactiques du sélectionneur de l'équipe marocaine. Le journaliste peut les contester en recourant à une sommité du domaine ou à des compétences similaires à celles du coach, à des interviews contradictoires. Mais que tout le monde se transforme en analyste avéré et en donneur de leçon... cela ne sert pas le football marocain. C'est pourquoi il faudra rendre un vibrant hommage à cette équipe qui : * N'a pas flanché en encaissant le but de Rolondo dès la 4ème minute * a exercé un pressing efficace sur une équipe championne d'Europe * a manié agréablement le ballon dans la surface de réparation adverse Il faudra rendre, également, un hommage exceptionnel à Hervé Renard pour avoir ramené nos Lions de si loin... Il y a 2 ans, nous ne croyions plus à l'équipe nationale et au football marocain. Nous ne rivalisions même plus avec les très «petites» équipes africaines et arabes. Mais grâce à un réel travail de fond, nous avons le nouveau produit footballistique national, qui a ébloui les spécialistes du monde du foot au niveau planétaire, plein de plaisir de jouer et de joie d'évoluer. N'oublions pas que, en moins de 30 mois, le classement du Maroc au niveau mondial est passé de 81 à 41... Qui dit ou fait mieux ? Restons positifs et cherchons les moyens de poursuivre l'aventure, la CAN est à près d'un an… Mais, surtout, ne soyons pas ingrats ! Ni vis-à-vis de nos joueurs ni vis-à-vis du sélectionneur marocain. Reconnaissons à ce grand Monsieur sa modestie, son savoir-faire et ses résultats. En deux ans et demi, de mémoire d'ancien fanatique du football marocain, jamais un entraineur de l'équipe nationale, n'a réussi une aussi meilleure performance : avoir un team avec une âme combattive. Reste qu'il faudra chercher l'oiseau rare. Celui qui saura faire la différence, en tout moment et lieu. Cela ne court ni les rues marocaines et n'est ni à la portée de n'importe quel pays, fût-il aussi pourfendeur de stars du football ou détenteurs de pétrodollars. Non, on ne peut pas tout avoir et d'un seul coup. L'équipe marocaine est jeune et a tout l'avenir devant. N'insultons pas l'avenir.