Hervé Renard vient d'être officiellement désigné sélectionneur des Lions de l'Atlas par la Fédération royale marocaine de football. Le coach français a été présenté, mardi à Rabat, à la presse par le président de la FRMF, Fouzi Lekjaa. Ce n'est guère une nouvelle puisque l'annonce de l'arrivée de Renard a été déjà annoncée, aussi bien en France qu'au Maroc. Seul Fouzi Lekjaa avait prétendu le contraire en niant catégoriquement l'information et en confirmant que Zaki était toujours en poste et que cette information relevait tout simplement de rumeurs. C'était juste à la fin de l'AG de la Fédé, mardi dernier, tard dans la soirée. Le lendemain, mercredi matin, un communiqué de ladite fédé nous a surpris en annonçant que son contrat avec Zaki avait pris fin à l'amiable, après 20 mois passés au poste de sélectionneur national. Voilà la fin d'un épisode et le début d'un autre avec l'arrivée de Renard, qui prendra, non seulement la tête des Lions, mais aussi celle de la sélection des joueurs locaux, qui était dirigée par Mhamed Fakhir, et qui a été le premier à rendre le tablier au terme de l'élimination précoce au CHAN 2016. Renard, dont le contrat expire en 2018, aura également pour mission de superviser l'équipe olympique, en coordination avec la Direction technique nationale dirigée par Nasser Larguet. Le staff technique de Renard sera composé de deux entraîneurs adjoints. Son compatriote Patrice Beaumelle et Mustapha Hadji, qui était en brouille avec Zaki, et qui compte récupérer le temps perdu... Renard et ses assistants ont un triple objectif, qualifier la sélection nationale A pour les phases finales de la CAN-2017 et du Mondial-2018 ; atteindre le dernier carré de ladite CAN. Pour ce faire la FRMF lui a réservé un salaire mensuel de 600.000 dh, avec la possibilité de le revoir en hausse, à 800.000 Dh, en cas de qualification pour le prochain Mondial. On croit que c'est trop pour un technicien appelé à réussir à la tête de 3 sélections nationales. Renard, qui a lui aussi évoqué ses objectifs, a commencé par remarquer que le programme est trop chargé, tout en restant confiant pour les prochaines échéances, surtout les éliminatoires de la CAN et du Mondial, qui ne sont pas loin. Il a ajouté que l'équipe marocaine était bien lancée dans ces éliminatoires, et qu'il était là pour continuer sur cette voie, dans l'espoir de voir le football marocain retrouver ses couleurs au plus haut niveau sur les plans continental et mondial. Pour lui, le plus important est que tout le monde soit derrière l'équipe nationale et croie au projet et en une dynamique qui puisse redorer le blason du football marocain. C'est toujours le même langage tenu à l'arrivée de chaque nouvel entraîneur, étranger ou national. Le dernier exemple relève du sélectionneur belge, Eric Gerets, qui nous avait dit la même chose, voire plus, avec le sacre finale en CAN 2012 et une place en demi-finales du Mondial 2014. Finalement, Gerets a passé une vingtaine de mois avec un salaire record de 250 milles euros mensuels, avant de s'éclipser sans rien nous apporter... Même chose pour Rachid Taoussi et Baddou Zaki, qui lui ont succédé dans le cadre de ces mutations des staffs techniques des équipes nationales, qui n'arrivent toujours pas à unifier la vision technique escomptée ni à assurer la cohésion totale et la fluidité en parallèle avec tous les chantiers devant être lancés par la DTN pour la mise à niveau du football marocain. C'est dans cette atmosphère que se poursuit le feuilleton interminable du remplacement d'un entraîneur par un autre au Maroc. A l'approche de chaque rendez-vous international, comme c'est le cas aujourd'hui pour la CAN 2017 et le Mondial 2018, on nous annonce l'arrivée d'un nouveau patron des Lions de l'Atlas, avec ses promesses de remporter la compétition continentale et d'aller plus loin dans celle planétaire. Pour ces coaches que notre fameuse fédération change comme elle change de chemise, c'est tout simplement et toujours l'échec total. Renard est aujourd'hui à la tête des Lions, à la bénédiction des Loups, ceux-là mêmes qui lui ont fait confiance, dans l'espoir d'émerger du lot et mettre fin à la série de débâcles et de coups durs reçus par le football national, depuis bien des années. On ne le croit malheureusement pas bien à moins que Renard ait vraiment la bague magique, lui qui souhaite remporter un troisième sacre africain en 2017, après la CAN de 2015, avec la Côte d'Ivoire, et celle de 2012, avec la Zambie. Pour le moment, on ne peut que souhaiter, encore une fois, un séjour agréable à Renard, et bonne chance à cet ancien entraîneur de Lille, qui est aujourd'hui âgé de 47 ans, et qui a une longue carrière de joueur ... Souhaitons que ce Renard soit bien celui que cherche les Lions...