«Le Mexique en fait très peu et même rien du tout pour empêcher les gens d'entrer au Mexique par sa frontière sud, puis aux Etats-Unis. Les gardes-frontières n'ont pas le droit de faire leur travail correctement à la frontière à cause de lois progressistes (démocrates) ridicules, des "caravanes" [de migrants] arrivent». Les républicains «doivent faire approuver des lois sévères et le Mexique «doit arrêter le flot de drogues et de gens ou j'arrête leur vache à lait», la «vache à lait» ici étant l'accord ALENA de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique actuellement en cours de renégociation et que le président américain menace de «déchirer» si Mexico persiste dans son refus de s'acquitter de la quote-part qui lui revient dans le cadre du financement du mur frontalier que Trump appelle de tous ses vœux. Le chef de la Maison Blanche a, de nouveau, brandi la menace de ne point légaliser la situation des «dreamers», ces immigrés venus illégalement aux Etats-Unis alors qu'ils étaient encore enfants et dont l'expulsion avait été interdite par le programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals) mis en place en 2012 par l'administration Obama qui leur réservait également le droit d'obtenir un permis de travail et qu'il ne compte point proroger. C'est en ces termes qu'en réaction à la marche qu'entreprennent, à travers le Mexique et depuis le 25 mars dernier à partir de la ville mexicaine de Tapachula quelques 1.500 hommes, femmes et enfants encadrés par une organisation de volontaires appelée «Pueblos sin fronteras» (peuples sans frontières) et venus du Guatemala, du Salvador et du Honduras avec l'espoir d'accéder en territoire californien en passant par la ville mexicaine de Tijuana, le Président américain Donald Trump, qui n'a pas encore obtenu les 25 milliards de dollars nécessaires à l'édification du fameux mur qu'il entend ériger tout au long de la frontière entre les Etats Unis et le Mexique, a lancé ce dimanche matin de nouvelles accusations contre les autorités mexicaines et appelé ses partisans au Congrès à durcir les lois concernant l'immigration. Il n'en fallait pas plus, bien entendu, pour déclencher l'ire des candidats à l'élection présidentielle mexicaine du 1er Juillet prochain qui ont commencé leur campagne électorale ce dimanche. Ainsi, Manuel Lopez Obrador, candidat de gauche et favori dans les sondages, estime que «ce n'est pas ni avec des murs, ni avec l'usage de la force que l'on résout les problèmes sociaux ou les sujets de sécurité» alors que RicardioAnaya, qui dirige une coalition droite-gauche et qui considère, pour sa part, que le phénomène migratoire «préoccupe autant le Mexique que les Etats-Unis» a mis en cause la responsabilité américaine en matière de trafic d'armes en rappelant que «quatre-vingt pour cent des armes avec lesquelles on assassine des gens (au Mexique) proviennent des Etats-Unis». Agissant ainsi le Président américain, resté « égal à lui-même », continue à dénoncer tous les accords aussi bien nationaux qu'internationaux signés par ses prédécesseurs que ceux-ci aient trait à la limitation de la prolifération nucléaire, au réchauffement climatique, à la justice internationale ou même à la circulation des hommes et des biens.