«Les gens ne cesseront jamais d'avoir des rêves». Cette réplique de Marshall D. Teach, formule célèbre chez les férus de productions animées, qualifie parfaitement l'impact de ce monde imaginaire sur ses adeptes : une échappatoire, un second souffle où la détente est garantie. Le cinéma d'animation, au contraire de ce que tout bon adulte conformiste se plairait à penser, n'est pas exclusif aux enfants, mais les milliers de productions annuelles qu'il nous livre ciblent tous les âges. Il en existe des animés et des films capables de concurrencer les plus grandes productions hollywoodiennes en budget, en qualité et en scénario, voire les dépasser... Au point que cette forme d'expression compte des centaines de millions d'adeptes, jeunes et moins jeunes, de par le monde. Au Maroc, le Festival du Cinéma d'Animation de Meknès, dont l'édition actuelle se déroule du 16 au 21 mars, est ce qui peut se rapprocher d'un Comic Con à la marocaine. Certes moins grand et d'un spectre plus étroit (le dernier incluant animés, séries, comics, et autres), il reste néanmoins suffisant pour plonger son visiteur dans un périple instructif sur le monde de l'animation et de ses nouveautés. Sa renommée forgée au fil de 16 ans d'existence est confirmée chez les professionnels internationaux de ce genre de productions et cette année, pour la 17eédition, il en a invité des icônes... au féminin. Le FICAM célèbre jusqu'au 21 mars l'apport de la Femme au cinéma d'animation. Mohamed Beyoud, Directeur artistique du Festival, nous explique que le choix de la thématique de cette 17e édition puise sa source dans une observation faite par le gotha de la discipline. «L'année dernière, on discutait entre amis du festival et on s'est rendus compte qu'il y avait une majorité de filles dans les ateliers de formation. A partir de là, nous avons décidé de rendre hommage à la femme à la prochaine édition et surtout à des personnalités comme Céline Sciamma, Monique Renault, Brenda Chapman et autres, pour mettre la lumière sur le travail de ces femmes-là qui sont quand même exceptionnelles», développe-t-il, avant d'ajouter qu'il est question de «mettre en valeur des productions féminines ou bien celles qui mettent la femme à l'honneur, comme le film d'ouverture (Parvana, une enfance en Afghanistan, ndlr) , un bel hommage à la femme persévérante et qui arrive à s'affirmer même dans les situations les plus difficiles». La conférence inaugurale a été animéepar l'illustre Brenda Chapman, l'animatrice, scénariste et réalisatrice américaine qui reçoit en 2013 l'Oscar du meilleur film d'animation pour « Rebelle», coréalisé avec Mark Andrews.Plusieurs s'en sont suivies avec des intervenantes de luxe comme Nancy Florence Savard (Canada), Zineb Benjelloun (Maroc), Brenda Chapman (Etats-Unis), Katrin Rothe (Allemagne) et autres. Et cette année encore, ce sont des projections inédites, des expositions, des ateliers de formation et rencontres qui ont été offertes au plus grand plaisir des festivaliers. Mais au-delà de la qualité de la programmation, ce qui fait la renommée du FICAM est la proximité entre les personnalités invitées et le public. Ainsi, les festivaliers ont eu le privilège de rencontrer des sommités du cinéma d'animation international à l'instar de Carlos Saldanha (Etats-Unis), Sunao Katabuchi (Japon), Juan-Pablo Zaramella (Argentine), Arthur de Pins et Alexis Ducord (France), AntoonKrings et Arnaud Bourron (France) et Rasmus A. Sivertsen (Norvège). De même que sur le volet de la formation, le nombre d'ateliers a doublé cette année «afin de permettre à un plus grand nombre d'étudiants marocains de profiter des connaissances et du savoir de professionnels renommés dans le domaine du cinéma d'animation», justifient les organisateurs.