Le marché du ciment se meurt. La consommation à fin 2017 a à peine atteint les 13.8 millions tonnes contre 14.15 millions tonnes en 2016, soit un recul de 2.54%. En effet, c'est la deuxième année consécutive que le secteur subit une dépréciation de la consommation. En 2016, celle-ci était déjà en régression par rapport à 2015 (14.25 millions tonnes). Suite à ces résultats, CFG Bank a analysé le contexte dans lequel a évolué le secteur et en est sorti avec une projection sur les trois prochaines années. Selon les analystes de la banque, la consommation devrait croître de 1% en 2018, de 2.55% en 2019 et de 3.5% en 2020. Il faut dire que pour la première fois depuis 10 ans, la consommation ne dépasse pas les 14 millions de tonnes et enregistre ainsi le taux le plus bas au cours de cette décennie. Toutefois, la demande a enregistrée une croissance de 4.2% au niveau de Casablanca-Settat et de 2.6% à Tanger-Tétouan-Al Hoceima. D'ailleurs, les ventes ont réalisées une croissance de 1% en décembre 2017. Elles sont passées de 1.11 million de tonnes en décembre 2016 à 1.12 million à la même période en 2017. Cette hausse est due aux retards cumulés de pluies, ce qui a permis aux chantiers d'avancer. Cette hausse a également permis de ne pas dépasser la barre des 3% de baisse annuelle. Parmi les causes avancées quant à cette contraction record, il y a la baisse des chantiers de construction, plus exactement l'auto-construction (qui représente 40% de la consommation du ciment) ainsi que ceux des logements sociaux, et des travaux publics. Autre raison majeur à cet état de fait: le retard pris dans la formation du gouvernement qui a induit un climat d'incertitude et des retards dans le lancement de certains projets d'investissement. Cependant, selon CFG Bank, l'amélioration graduelle de la croissance des activités non agricoles en lien avec le redressement de la conjoncture chez les principaux partenaires économiques (du pays) de la zone Euro, ainsi qu'une politique budgétaire relativement moins restrictive qui sera à même de favoriser une croissance plus tenue de l'investissement public, permettront de booster la consommation de ciment. Du côté des professionnels, on dit ne pas avoir de visibilité sur le marché de l'auto-construction et sur les intentions des MRE qui participent activement à la croissance de la consommation du ciment. Quant aux logements sociaux, le secteur est en crise suite à la baisse de la demande qui était pourtant très importante il y a quelques années et dont le stock d'invendus aujourd'hui est lourd. Toutefois, malgré la reprise escomptée de la croissance du secteur cimentier, CFG Bank indique que le potentiel de croissance des principaux opérateurs resterait limité avec un taux de croissance annuel moyen sur la période 2017-2019, estimé à 3% pour Lafarge Holcim Maroc et 2.5% pour Ciments du Maroc.