Fawzi Lakjaâ a l'habitude, dans de ces sorties médiatiques, de tenir des discours empreints de fermeté mais avec diplomatie. Mais lors de son passage dans une émission télévisée consacrée à la CHAN2018, le samedi 20 janvier, le président de la FRMF semblait plutôt furieux. Réagissant aux dernières assemblées générales des clubs marocains de football, et notamment celles du Raja de Casablanca et du Moghreb de Fès, le président de la FRMF, indigné par le manque de sérieux de certains dirigeants, a promis de faire respecter la loi à la lettre. C'est avec une poigne de fer qu'il annonce régler les «irrégularités» ayant entaché les assemblées générales des deux clubs précités. «J'ai remis à la commission de gouvernance et de déontologie les rapports des deux assemblées générales (RCA et MAS). Ils seront examinés et le code déontologique sera appliqué à la lettre. Nous prendrons une décision demain (dimanche 21 décembre). L'approbation des assemblées générales relève des prérogatives de la fédération, et nous allons appliquer la loi et informer l'opinion publique de nos décisions », a-t-il informé. En effet, en attendant la transformation des clubs en sociétés sportives, les clubs ne sauront pour autant être exempts de leurs responsabilités. «Il nous faut un minimum de logique. Que ceux qui doivent faire une assemblée générale la font, et les ordres du jour adoptés lors des assemblées précédentes doivent être respectés. On ne se réveille pas du jour au lendemain pour décider d'expulser 60 adhérents, puis en ramener 33 autres le jour d'après ! Ce n'est pas du tout acceptable», rappelle un Lakjaâ furibond. Le patron de la FRMF a laissé sa colère transparaitre contre la gestion désastreuse des deux clubs, et n'a pas manqué d'évoquer le cas rajaoui, un épisode dont «les gens s'en sont lassés, moi en premier», s'est-il indigné. «Ce qui se passe au Raja n'égratigne pas seulement l'intelligence, mais aussi la pudeur ! C'est inconcevable et inacceptable qu'en 2018, avec l'évolution qu'a connu notre pays, nous sommes encore à discuter des détails futiles autour de la validité ou non d'une assemblée générale, car la loi est là pour trancher. Après l'assemblée générale du Raja, nous avons reçu des rapports, et nous n'allons pas rester les bras croisées», avise-t-il. La même chose est valable pour le Moghreb de Fès. «Je m'étais déplacé à Fès, et me suis réuni avec le Wali et le président de la région, ainsi que les candidats à la présidence du club, et je leur ai expliqué que la tenue d'une assemblée générale extraordinaire à visée électorale supervisé par les autorités locales était obligatoire. J'ai exprimé clairement que le public, les supporters, et l'histoire du MAS n'est plus à même de supporter les pratiques avec lesquelles le club est géré actuellement», rapporte Lakjaâ.