Ces derniers temps, deux localités défraient la chronique, de plus en plus intensément. Jerada fait l'actualité, depuis que deux jeunes du bled ont tiré leur révérence sous les décombres d'une mine abandonnée. Quant à Al Qods, elle crève aussi l'écran, à l'issue de l'annonce de l'hideux désir de Trump que la communauté mondiale vient de quasiment réprouver. Deux villes, l'une nationale et l'autre nationale bis, ébranlent fort la conscience, un peu partout sur le territoire, sans distinction ethnique ni cultuelle. Al Qods fait surgir les émeutiers dans les artères, tout comme Jerada qui fait répandre en son sein des manifestants. Le refus des malheurs de l'un et de l'autre s'extériorise à plein poumon, en dépit des contraintes et des distances. On savait bien qu'Al Hoceima allait contaminer ses homologues frappés par le dénuement et la privation et qu'il a fallu l'étincelle pour attiser le soulèvement populaire en hibernation. Il y en aura sans doute, d'autres, dans tous les milieux des démunis, tant que la précarité et la disparité sociale et territoriale prolifèrent et tant qu'on continue à tourner le dos aux doléances les plus rudimentaires des citoyens pour la vie digne et prospère. Jerada pleure ses enfants ensevelis dans le charbon de la misère et s'en va fustiger le sort qui s'acharne sur son vécu et fragilise son devenir. Jerada révèle, encore une fois, la politique de l'abandon que ne cesse de prôner le gouvernant envers les couches les plus déshéritées et de squatter dans le sillage des réformes ségrégatives. Enfin, Jerada appelle à qui veut l'entendre à mettre fin à la démission, à l'instar de tant de patelins du pays en état de panne sociale. Juste au côté de ces manifs contre l'exclusion, se tiennent également les rassemblements de la solidarité avec Al Qods, toujours en proie à l'occupation sordide de l'impérialisme et du sionisme. De la même ferveur comme si c'était une partie des nôtres, Al Qods est au cœur des cœurs dont les chœurs maudissent âprement les rancœurs. Al Qods fait le tour des espaces du royaume où les voix de la liberté crient au scandale des bourreaux de la paix et des fossoyeurs de la coexistence pour des fins hégémoniques dans la région. Voilà donc deux villes au dessein divers, mais qui font réagir un peuple animé par le sentiment d'appartenance et de compassion. Un peuple qui aime son pays et le préserve contre le départage, mais qui aime aussi la Palestine de toutes ses forces et depuis des décennies… Jerada et Al Qods, un dessein commun et un rêve mutuel, celui de se voir débarrasser des affres de la spoliation et de l'oppression. Un message de se faire valoir, chaque fois que des vagues humaines, par-ci, par-là, scandent les préceptes de la dignité et de la justice. Jerada et Al Qods, aujourd'hui dans tout le pays, font signifier sur la voie publique, leur droit de vivre et respirer sans gêne!