Le contexte économique actuel est dominé par une course agressive des entreprises pour créer un avantage concurrentiel par les ressources humaines et ainsi attirer les meilleurs talents adaptés à leur business et leurs cultures. Dans ce cadre, les entreprises font de plus en plus appel aux consultants en recrutement pour le conseil et la chasse tête. Hicham Squalli, directeur associé du cabinet Africonsultant, nous explique le métier de conseiller en recrutement. Al Bayane : Comment définissez-vous aujourd'hui le processus de recrutement? Hicham Squalli: De nos jours, le recrutement consiste à trouver le bon talent au bon moment pour un coût acceptable. L'attraction et l'acquisition de talents sont devenues de plus en plus difficiles, non seulement dans les économies occidentales où la population est en déclin mais aussi dans les marchés émergents tels que le Maroc, où les talents qualifiés deviennent de plus en plus rares. L'attraction des talents n'est plus seulement une initiative RH. L'identification et l'attraction des talents sont maintenant un axe stratégique RH qui peut avoir un impact sur la croissance et la performance de l'organisation. A votre avis, pourquoi les entreprises recourent-elles aux cabinets de recrutement? La maîtrise des coûts et la nécessité de se concentrer sur les opérations de base sont les principales raisons communes pour externaliser le recrutement. Le but étant de gagner du temps et de l'argent. D'autres raisons invoquées par les employeurs pour externaliser le recrutement comprennent la nécessité d'améliorer les processus de recrutement, de réduire le taux de roulement élevé, de contrôler la croissance rapide ou la saisonnalité, de ne pas répondre aux besoins d'embauche, de développer un avantage concurrentiel et de coordonner le recrutement et l'intégration. En effet, l'externalisation de l'activité de recrutement aux cabinets de recrutement permet aux entreprises de bénéficier d'un accompagnement professionnel des consultants en recrutement et gagner ainsi sur plusieurs volets, notamment en termes de temps et d'expertise. Cet appui des cabinets de conseil se distingue par le recrutement de la perle rare conforme aux besoins de l'entreprise cliente. Avez-vous noté une évolution du conseil en recrutement au Maroc ces dernières années? Ces dernières années, le conseil en recrutement a connu des changements profonds et dont la valeur ajoutée n'est plus à discuter. Désormais, le conseil en recrutement se dirige vers une spécialisation par métier où l'on peut catégoriser la tendance à différents consultants métiers, comme le consultant en recrutement IT, le Consultant en industrie, le consultant financier, le consultant en énergies renouvelables.... Cette nouvelle vague de consultants en recrutement spécialisés par métier ne se limite plus à une simple offre générale du conseil en recrutement mais porte en elle une mission d'identification et d'évaluation des Soft Skills des candidats à travers une panoplie de matrices psychotechniques visant la personnalité du candidat. Cette évolution qu'a connue le monde du conseil en recrutement est le fruit d'une évolution des modèles RH vers le concept de Business Partner qui oriente la fonction RH vers le modèle de partenaire d'affaires capable de trouver des solutions RH aux problématiques du business. Donc, il était évident que le conseil en recrutement soit impacté par ce changement pour donner naissance au consultant Business Partner, spécialiste capable de prospecter le client, concrétiser la vente pour réaliser lui-même l'offre en évaluant la technicité et la personnalité des candidats. Parfois, le rôle va au-delà d'une simple mission de recrutement pour devenir un marqueteur de l'entreprise cliente capable de convaincre le candidat à accepter l'offre de l'entreprise et signer le contrat de travail...Ici, l'engagement du cabinet conseil est total. D'un autre côté, l'entreprise cliente exige du cabinet conseil en recrutement la qualité des compétences, le respect du deadline en contrepartie le coût de recrutement externalisé peut varier entre (10% et 17%) du salaire annuel brut avec un engagement contractuel de proposer des profils short-listés dans 2 à 3 semaines et une avance à la limite de 20 % de la facture une fois la commande lancée. Ceci permet au cabinet conseil de couvrir les charges d'affectation du consultant à une mission. Cependant, l'offre ne s'arrête pas au recrutement car le cabinet s'engage également à accompagner le candidat lors de sa période d'intégration et à le remplacer en cas d'une période d'essai non concluante.