Le cinéma africain sera sous les feux des projecteurs à l'occasion de la 13ème édition du festival du cinéma africain de Khouribga. Devenu inéluctable, ce rendez-vous, prévu du 10 au 17 juillet, sera l'aubaine de s'enquérir de la santé du 7ème art dans ce continent, de s'informer sur les nouvelles expériences cinématographiques et de débattre des questions qui titillent les professionnels. Vu comme l'un des grands mess de cinéma dans le continent, le festival du cinéma africain, organisé sous le haut patronage de sa majesté le roi Mohammed VI, se veut un évènement ouvert sur l'Afrique avec pour objectif de faire entendre sa voix, fructifier l'échange mais aussi promouvoir le cinéma africain qui n'a pas toujours l'opportunité de se montrer étant encore jeune. Car, le cinéma africain n'a vu le jour qu'à partir de la deuxième moitié du 20ème siècle à l'exception de quelques expériences vécues ici et là notamment en Afrique du Sud ou encore dans quelques pays du Maghreb. Mais, malgré son jeune âge, l'Afrique a réussi en peu de temps à révéler des pionniers dont l'empreinte sur le cinéma en Afrique est toujours présente comme Ousmane Sembène ou encore Paulin Soumanou. Néanmoins, les conditions d'exercice difficiles, l'absence de producteurs et de politiques de soutien à la production cinématographique dans la plupart des pays africains n'ont pas aidé ce cinéma à percer. Cependant, ces dernières années, l'émergence d'une nouvelle génération de réalisateurs a cependant insufflé une nouvelle vie dans la filmographie africaine que le festival de Khouribga aspire faire découvrir au public. Une sélection de films reflétant la diversité et la pluralité du cinéma africain sera dévoilée. Somme toute, dix films issus de pays divers de l'Afrique : du Bénin, de l'Afrique du Sud, du Niger, de Kenya, de la Côte-d'Ivoire, du Togo, du Burkina Faso, de l'Egypte et de la Tunisie seront en lice. Côté Maroc, deux films seront en compétition, en l'occurrence «Destins croisés» de Driss Chouika et le «Pegase» du cinéaste Mohamed Mouftakir, le film qui a remporté la majorité des prix au festival national du film de Tanger : prix du montage, du son, de l'image, de la musique, de l'interprétation féminine, la mention spéciale ainsi que le prix de la critique. La compétition aura lieu au complexe culturel de la ville. Le jury de cette édition sera présidé par l'ex-ministre de la Culture et comédienne marocaine Touria Jabrane. Elle sera accompagnée de Khadija Alami et Asmae Khamlichi du Maroc, d'Amadou Tidiane Niagane et Bendiogaye Beye du Sénégal, de Michel Ouedraogo de Burkina Faso et de Kussai Saleh Aldarwich de la Syrie. A l'image des éditions précédentes, le festival de Khouribga rendra hommage à deux figures du cinéma de l'africaib. Il s'agit de la comédienne Touria Jabrane qui s'est illustrée par son talent prolifique et du réalisateur tunisien Farid Boughdir. Cette cérémonie sera suivie par la projection de «beauté éparpillée» de Lahcen Zinoun et «Halfaouine, enfant du terrasse» de Farid Boughdir. Par la même occasion, Khouribga accueillera le colloque portant sur le cinéma africain et la coopération Sud-Sud avec pour principaux intervenants le président du Centre cinématographique marocain (CCM) et de la fondation du festival, Nour-Eddine Saïl ainsi qu'Amadou Tidiane Niagane du Sénégal, Michel Ouedraogo de B.Faso et du Malien Abdoulaye Ascofare. En dehors de la compétition, le festival prévoit une série de projections à la salle des Fêtes. Parmi lesquelles on peut citer «Histoire d'un lutteur Mchaouchi» de Mohamed Ahed Bensouda, «Allo 15» de Mohamed Younessi et «Chronique blanche» de Abdelkrim Derkaoui. D'autres sont prévues en plein air, histoire de faire profiter tout le monde et d'aller vers le public. A rappeler que huit prix seront convoités à savoir le Grand prix Ousmane Sembene, prix spécial du jury, prix meilleur réalisation, prix du scénario, prix du premier rôle masculin, prix du premier rôle féminin, prix du 2ème rôle masculin et prix du 2ème rôle féminin.