Quelques mois après son retour au sein de l'Union africaine (UA), le Maroc est déjà en train de réussir ce qu'il n'a pu réaliser en 34 ans de politique de la chaise vide: pousser le Polisario vers la porte de sortie de l'organisation panafricaine. Il faut dire qu'à la sagesse diplomatique marocaine qui a décidé de reprendre sa place au sein de l'Union africaine, répond celle du reste de la famille continentale. Tout un chacun est désormais conscient que «l'erreur d'Edem Kodjo» (du nom du secrétaire général de l'OUA sous le mandat duquel le fantôme de la «RASD» a été admis au sein de l'organisation panafricaine) doit être réparée au plus vite. Abordant les résultats du dernier sommet de l'Union africaine, plusieurs médias nationaux et internationaux ont été unanimes sur les grands acquis que le Maroc y a engrangés, tant le changement de ton à l'égard du royaume a été sans précédent. En effet, les nombreux soutiens du Maroc, soit l'écrasante majorité des membres de l'organisation panafricaine, ont décidé de jeter aux orties la logorrhée du soutien aux prétendus «mouvements de libération», en adoptant un ton conciliant à l'égard du dossier du Sahara marocain. Ils ont ainsi décidé de laisser cette affaire prendre son cours normal devant les instances onusiennes en vue de parvenir à un accord politique pour mettre un terme à ce conflit artificiel qui n'a que trop duré. Et dont la base la plus logique ne pourrait être que l'initiative proposée par Rabat, et bien accueillie par la communauté internationale qui la juge sérieuse et crédible, à savoir une large autonomie sous souveraineté marocaine. Exit donc la coquille vide mise en place par Alger et Johannesburg, à savoir la nomination, en 2014, de l'ex-président mozambicain Joaquim Chissano au poste de soi-disant «envoyé spécial de l'Union africaine au Sahara Occidental». Il faut dire que le texte adopté il y a sept ans sous la pression de l'Algérie, et qu'on réchauffait à l'occasion de chaque sommet de l'UA, a tout simplement disparu des radars des institutions africaines. Ainsi, on n'entendra plus jamais, dans les communiqués finaux de l'UA, des termes pompeux du genre «surveillance des droits de l'Homme dans les territoires occupés de la RASD», ou de «l'occupant marocain»... Pour résumer ce changement radical, force est de constater que le Maroc a marqué, à Addis-Abeba, trois précieux points contre ses adversaires. A savoir que l'UA s'en tient désormais à la compétence exclusive de l'ONU sur le dossier saharien, appelle à une solution strictement politique et expurge de son lexique toute la terminologie algéro-polisarienne hostile au Maroc.