Le Maroc est «très satisfait du débat et des décisions qui ont été prises» sur la question du Sahara marocain, lors de la 29ème Sommet de l'Union africaine (UA), qui a pris fin mardi, à Addis-Abeba, a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Nasser Bourita, soulignant que la résolution adoptée «constitue une évolution», car elle «reconnaît le leadership de l'ONU». Lors d'une conférence de presse, à l'issue de ces assises africaines, le ministre a fait savoir qu'»on est dans une logique où les réalités commencent à être posées sur la table». «Les manœuvres, les tergiversations ont été écartées. Aujourd'hui, on a des positions qui vont dans le bon sens», a ajouté le ministre. Selon M. Bourita, la résolution adoptée «constitue une évolution» à trois niveaux. D'abord sur le rapport du COREP (Comité des Représentants permanents de l'UA), un texte, adopté depuis 7 ans et qui a été présenté, demande à la Commission africaine des droits de l'Homme et des Peuples «d'effectuer une mission dans les territoires occupés de la RASD», a-t-il dit. «Ce genre de texte était adopté de manière facile, quasi automatique par le passé, parce que des pays considéraient que cette organisation (UA, ndlr) était un instrument pour faire avancer des agendas, et l'Organisation a été pris en chantage», a noté le ministre devant les journalistes. Le texte actuel est «complètement différent», poursuit Bourita, expliquant qu'»aujourd'hui, les choses sont plus claires puisque le texte adopté est complètement différent de celui-là, complètement différent de celui qui a été adopté au cours des huit dernières années. Il reflète une réalité à quelques pays qui propose cette mission. Il y a une grande majorité de pays qui la rejettent fortement, et donc le rapport s'est contenté de refléter cette divergence de positions et a appelé à un dialogue constructif», a-t-il dit. «Tous les termes, toute la terminologie provocatrice +territoires occupés+ +violation des droits de l'homme+ ont été nettoyés aujourd'hui de ces projets de résolution», a fait savoir le ministre. Le deuxième élément important, a-t-il ajouté, c'est la résolution «très importante» qui a été prise, mardi à Addis-Abeba, par le Sommet sur la question du Sahara, car elle «reconnaît le leadership de l'ONU» et souligne que «la gestion du dossier est à New York». «L'UA peut et même doit soutenir ce processus», a dit le ministre, rappelant que la Conférence engage les présidents de l'UA, le président guinéen Alpha Condé, et de la Commission de l'Union africaine (CUA), le tchadien Moussa Faki Mahamat, sur la base de l'accord-cadre signé entre l'UA et l'ONU, le 19 mai 2017 à New York, à assurer le «soutien approprié» aux actions pour «soutenir les efforts des Nations Unies pour parvenir à un accord sur une solution consensuelle et définitive du conflit». La Conférence au Sommet demande aux présidents de l'UA et de la CUA, en concertation avec le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine de «prendre les mesures appropriées pour soutenir les efforts des Nations Unies, rappelle encore M. Bourita. Le deuxième niveau d'évolution est sur la définition de la solution, a-t-il indiqué, notant qu' «On est dans un langage onusien enfin, dans un langage qui reprend la légalité internationale et les paramètres de la solution définis par le Conseil de sécurité depuis 2007, à savoir la solution devrait être une solution politique, mutuellement acceptable sur la base d'une négociation». «Toute la terminologie d'avant, référendum, les schémas qui étaient imaginés auparavant, ne sont plus mentionnés dans cette résolution», a-t-il encore expliqué, ajoutant que cette résolution évoque une «solution consensuelle et définitive au conflit». Abordant le troisième niveau d'évolution de la résolution adoptée, le ministre rappelle que la Conférence «salue la nomination par le SG de l'ONU d'un nouveau représentant accepté par les parties au conflit, en la personne de Horst Kohler, ancien président d'Allemagne. Et de rappeler encore qu'une vingtaine de pays membres de l'Union africaine ont émis, mardi à Addis-Abeba, une forte réserve à la décision du Conseil de paix et de sécurité de l'UA sur le Sahara, qui appelle le Maroc et la pseudo «RASD» à «s'engager dans des pourparlers directs et sérieux» et à apporter la coopération nécessaire aux organes politiques de l'UA, à la Commission et au Haut Représentant de l'UA pour le Sahara. La Commission de l'Union africaine s'est prononcée, lundi, pour une solution «consensuelle» du conflit artificiel autour du Sahara marocain, se félicitant par la même occasion de l'intention du nouveau représentant du Secrétaire général de l'ONU, l'allemand Horst Köhler, de lancer une nouvelle initiative pour un règlement pacifique du conflit.