Lundi 3 juillet 2017 est une date importante dans la vie d'Emmanuel Macron puisque c'est ce jour-là que le nouveau président français a été appelé à faire le premier discours de son quinquennat devant les députés des deux chambres du Parlement réunis à Versailles mais en l'absence, toutefois, de ceux des groupes communiste et de la France insoumise qui ont choisi de boycotter aussi bien le repas présidentiel que l'exposé du nouveau chef de l'Etat. Mais que faudrait-il retenir de ce «discours sur l'état de l'union» à la française qui aura duré près d'une heure trente sinon que le nouveau Président n'a pas fait de révélations par rapport à ses promesses de campagne puisqu'il s'est contenté de rappeler sa volonté de réduire le nombre des parlementaires, d'introduire une certaine dose de proportionnelle et, enfin, d'évoquer le cadre philosophique général de son action ? Après avoir signalé qu'en l'élisant «les français ont fait le choix d'un pays qui repart de l'avant (et) qui retrouve l'optimisme et l'espoir», le nouveau chef de l'Etat a fait part à l'assistance des mesures qu'il compte mettre en œuvre pour marquer son quinquennat et dont la première reste indéniablement une profonde réforme du Parlement. Ainsi, pour se conformer à l'une de ses plus importantes promesses de campagne, le nouveau Président entend bien réduire d'un tiers le nombre des députés et des sénateurs car «un Parlement moins nombreux mais renforcé dans ses moyens, c'est un Parlement où le travail devient plus fluide (et) où les parlementaires peuvent s'entourer de collaborateurs mieux formés et plus nombreux». Soucieux, en outre, de conférer davantage de clarté et de fluidité au travail des représentants de la Nation, le nouveau chef de l'Etat français entend simplifier le processus législatif de manière à ce que, dans certains cas, l'adoption des textes de lois puisse se faire par un vote en commission et non plus après un fastidieux va-et-vient entre les deux chambres. Emmanuel Macron souhaiterait, également, que le cumul des mandats des députés soit limité dans le temps et que l'élection du Parlement se fasse «avec une certaine dose de proportionnelle» pour que « toutes les sensibilités y soient justement représentées». Désireux, par ailleurs, d'améliorer la représentativité des citoyens, le nouveau chef de l'Etat souhaiterait réviser le droit de pétition «afin que l'expression directe... soit mieux prise en compte» par un éventuel recours au référendum. Le nouveau président français voudrait, enfin, réformer le Conseil Economique, Social et Environnemental afin de faire de cette assemblée un «trait d'union» entre les instances politiques et la société civile et une «grande instance consultative», supprimer cette juridiction d'exception qu'est la Cour de Justice de la République au motif que «les ministres eux-mêmes doivent rester comptables de leurs actions » et lever l'état d'urgence du moment que «les libertés sont la condition de l'existence d'une démocratie forte». Chaleureusement applaudi par l'Assemblée à la fin de son discours, le Président Emmanuel Macron s'est retiré pour laisser la parole aux représentants des différents groupes parlementaires. Notons enfin, pour terminer, que le lendemain ce fut au tour de son Premier Ministre Edouard Philippe de faire devant la même Assemblée le discours de politique générale qui lui a permis d'obtenir la confiance des deux chambres du Parlement avec une très confortable majorité de 370 pour, 67 contre et 129 abstentions; un score qui, même s'il ne permet pas de dire qu'il a les coudées franches, lui confère, néanmoins, la possibilité de mener son programme sans trop de complications...