Il n'a fallu que trois jours pour permettre à Ilyas El Omari, président du PAM et du Conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, de réapparaître sur l'écran d'Al Aoula et de riposter à Mohamed Nabil Benabdallah, Secrétaire général du PPS, dont les propos avaient largement fait le tour d'horizon des faits marquants du pays. Il était donc bien clair que le prompt passage du président était consacré, dans sa quasi-intégralité, à cettesale besogne. Le restant de sa complainte était destiné, par saccades, tantôt au ministre de la Santé, tantôt à la majorité, aussi bien l'actuelle que la précédente. De bout en bout, l'invité du jour ne cessait de geindre, sur un ton maussade et grincheux, pour tenter de drainer une certaine sympathie de l'auditoire, en recourant, d'emblée, à son appartenance à cette localité tumultueuse et en apitoyant, les larmes aux yeux, ses concitoyens en Tamazight, au terme de sa sortie médiatique. Tout en versant dans le «victimisme» et en usant de mauvais quolibet à l'égard de celui contre lequel cette émission a été «programmée», en l'occurrence le leader du parti du Livre, le petit leader tirait à boulets rouges sur tout ce qui bouge, accusant l'Exécutif d'inertie et de désengagement, vis-à-vis du Roi et des populations, allusion faite au projet «Manarate Al Hoceïma». En dépit des explications exhaustives et persuasives des deux ministres évoqués dans son procès délirant, à savoir ceux de l'Habitat (et autres choses dit-il avec ironie) et de la Santé, il n'a pas eu de cesse de revenir à la charge, dans le but de s'essuyer les mains par rapport à ce qui se passe dans sa ville natale. Selon ses errances, il n'y est pour rien car le nouveau concept de la région est un fiasco, le budget des communes est dérisoire, les données, les informations et les canaux de communication sont verrouillés…En revanche, tous les maux qui s'abattent sur Al Hoceima et autres régions du royaume sont l'œuvre des diverses institutions. Du narcissisme à outrance! Toujours dans un désir farouche de se déculpabiliser, en tant que partie hyper-impliquée dans la crise de sa région et, en conséquence, ne pourrait en être la solution, il eut la malice de mettre tout le monde dans le même sac, en le qualifiant de «lâche», alors qu'il s'apprête à tenir un colloque sur les événements d'Al Hoceima auquel est conviée une pléthore d'intervenants, toutes tendances et registres confondus. Cette conduite écervelée de la «terre brûlée» ne saurait induire dans l'erreur tout ce beau monde. Enfin, tout de même, un mea culpa de la part de ce tireur de chasse pris par l'affolement, puisqu'il reconnaît, sans peut-être s'en rendre compte, sa lâcheté et son immobilisme, sous prétexte qu'il craignait les qu'en dira-t-on, à la veille des dernières échéances électorales. On ne peut alors que plaindre le «mec» pour avoir, encore une fois, raté le coche et déçu ses acolytes qui attendaient une prestance beaucoup plus convaincante. Ce n'est pas donné à quiconque de convaincre…