Un but injustement refusé à l'Anglais Franck Lampard, et un but hors-jeu accordé à l'Argentine dimanche en 8e de finale de la Coupe du monde vont inévitablement relancer le débat récurrent sur l'arbitrage-vidéo auquel s'opposent l'International Board et la Fifa. L'arbitre uruguayen Jorge Larrionda n'a pas accordé le but à Lampard, contre l'Allemagne, alors que les ralentis télévisés montrent clairement que le ballon avait franchi la ligne de but à la 38e minute du match perdu face à l'Allemagne (4-1). En soirée, l'arbitre italien Massimo Rosetti a accordé un but entaché d'un hors-jeu très net à l'Argentin Tevez, contre le Mexique. La rediffusion de l'action sur l'écran géant du stade a provoqué l'ire des Mexicains, mais l'arbitre, conformément au règlement, n'a pas tenu compte des images pour revenir sur sa décision. Ces erreurs constituent des éléments supplémentaires dans le débat sur l'introduction de la vidéo, près de huit mois après la fameuse main de Thierry Henry, à l'origine du but de la qualification française pour le Mondial, le 18 novembre 2009 lors d'un match de barrage face à l'Eire (1-1 a.p.). Fera-t-elle vaciller la Fifa et surtout l'Ifab (l'International Football Association Board, qui régit les lois du jeu), arc-boutées sur leur refus de toute assistance par la vidéo? Rien n'est moins sûr. Le 6 mars, la planète football avait cru voir enfin une évolution, le Board ayant accepté pour la première fois de mettre à l'ordre du jour de son assemblée générale l'assistance technologique à l'arbitre. Le rugby pionnier Mais la sentence fut sans appel: après s'être fait présenter à Zurich, au siège de la Fifa, deux technologies d'assistance vidéo à l'arbitrage sur la ligne de but, l'Ifab avait décidé de ne pas les intégrer à son règlement et aux Lois du jeu. En décembre 2009, Michel Platini, président de l'UEFA, n'avait pas hésité à dire que l'arbitrage sous sa forme actuelle était «mort». Mais l'ancien meneur de jeu des Bleus a toujours été hostile à l'introduction de la vidéo, militant plutôt pour l'arbitrage à cinq, son cheval de bataille, introduit en Europa League cette saison. Le 18 mai, le Board a ainsi autorisé l'extension de l'arbitrage à cinq. Du coup, l'UEFA a décidé de l'introduire dès la saison prochaine en Ligue des champions, puis à l'Euro-2012 (qualifications comprises). L'arbitrage vidéo attendra. Le secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke a d'ailleurs répété samedi que la Fédération internationale envisageait l'introduction de l'arbitrage à cinq mais pas de la vidéo. Comparé au football, le rugby fait figure d'avant-gardiste. Depuis 2001, d'abord dans le tournoi des six nations puis progressivement dans les autres compétitions, l'arbitre a la possibilité de demander l'appui de la vidéo sur des phases de jeu bien précises (essai, faute dans les 5 mètres précédant l'en-but). Le tennis a également franchi le pas en 2006 avec le «Hawk-eye», un système de vidéo-assistance (deux ou trois recours possibles par set).