Placer le Maroc dans les 50 premières économies dans l'indice Doing Business, en concordance avec le plan quinquennal gouvernemental, est un chantier de longue haleinequi ne saura se concrétiser qu'en prenant racine dans les efforts de chaque région pour promouvoir l'investissement local.C'est dans cette optique que la Chambre de Commerce, d'Industrie et de Services (CCIS) de Casablanca-Settat et ses partenaires de l'Union européenne accueillent l'étape marocaine de «l'Euromed Business Road Show», un événement organisé le 4 et 5 mai dans le cadre du Projet Euromed Invest. Concrètement, c'est une plate-forme d'échange d'expériences et de rencontres d'affaires entre entreprises marocaines et leurs homologues méditerranéennes, le tout parrainé par les acteurs institutionnels de Casablanca et de l'Union Européenne. Un évènement de taille, puisqu'un large éventail d'acteurs, à la fois de l'UE et les régions du Sud- ENI y sont impliqués, à savoir les entreprises, les clusters, les parcs technologiques, des centres d'innovation, les organisations de soutien aux entreprises, des agences de promotion (API), etc. Pour le président de la CCIS, Mustapha Amhal, cette initiative des Road show offre de nouvelles perspectives de coopération transfrontalière, notamment au profit des PME. Selon lui, le thème choisi cette année, «Connect to Business», offre une meilleure visibilité sur l'état des lieux et les challenges sur lesquels parient tant les opérateurs que les pouvoirs publics. La CCIS espère ainsi que les rencontres qui auront lieu puissent poser des jalons solides de coopération et de partenariat. «Ces échanges devraient tirer le plus grand profit des plans stratégiques et structurants tels que Maroc vert, plan d'Accélération Industrielle, le Plan Maroc vert, Le Plan Azur/Vision 2020, la Plan Halieutis, le Plan Maroc digital 2020 et le Plan énergétique éolien et solaire. Il en est de même pour les mesures gouvernementales», a déclaré Amhal dans son allocution. La première journée a connu une séance d'information pour les participants sur le contexte du marché local et des questions opérationnelles, suivie d'un panel de haut niveau sur le climat des affaires et des sessions B2B personnalisées. Dans ce cadre, la protection de l'environnement fut un sujet transversal. Parmi les secteurs concernés par ces rencontres figure l'énergie (efficacité énergétique et énergies renouvelables), les transports (applications et technologies propres y compris les bio-carburants), et l'agro-industrie, y compris l'exploitation durable des sols et des solutions durables de transformation des aliments. Iliasse El Mesnaoui —————————— Entretien avec Zahra Mokhtari, responsable Communication et promotion au CRI de Casablanca-Settat Comme tous les acteurs institutionnels de la région, le CRI a son mot à dire quand au développement du Climat des affaires. En effet, sa mission ne se limite pas qu'à la création des entreprises, mais aussi à l'accompagnement et la promotion de l'investissement. Quels sont les efforts des composantes de la région Casablanca-Settat pour améliorer le climat des affaires? L'ensemble des acteurs de l'Investissement y sont impliqués. Dans cette dynamique intervient l'instauration du Comité Régional de l'Environnement des Affaires de Casablanca (CREA) présidé par M. le Wali où sont représentés la CCIS, la CGEM, le Conseil de la ville, le secteur privé, le GPBM, etc. Ce comité a mis en place un certain nombre de chantiers, notamment la dématérialisation qui va faciliter l'accès à plusieurs procédures administratives en termes de temps, d'énergie et de transparence. On cite l'exemple de la dématérialisation de l'autorisation de construire, de la note de renseignement délivrée par l'Agence Urbaine, la facilitation du commerce transfrontalier avec l'expérience pilote «Portnet» au niveau du port de Casablanca, la plateforme «eLOT» développée par la Lydec au service des promoteurs immobiliers. En 2017, il y a eu également la signature du contrat de prestation pour la dématérialisation des autorisations commerciales «rokhas.ma». D'autres actions ont été entreprises, à l'image de la réhabilitation de plusieurs zones d'activité, le projet de doter la région d'une zone franche à El Jadida et Jorf Lasfar, celui d'un centre de médiation pour compléter un peu l'offre qui existe sur le marché, en plus de la signature de la charte sociale tripartite entre la Wilaya, la CGEM et les syndicats justement pour rassurer les investisseurs quant au climat social au sein des entreprises. En somme, les acteurs de la région fournissent des efforts continus pour améliorer son climat des affaires. Quels sont les points forts de Casablanca pour attirer l'investissement et que recherchent les investisseurs qui vous sollicitent? Comme vous le remarquez, Casablanca est un chantier à ciel ouvert, la région connait plusieurs projets structurants pour améliorer la mobilité, l'investissement... Quand ils se présentent, les investisseurs regardent d'abord les facilités qu'on leur offre en termes d'aides, d'incitations, de main d'œuvre qualifiée, et puis le lieu d'implémentation selon la zone d'activité qui les intéresse. Egalement en termes de financement, le secteur financier est solide. L'infrastructure joue un rôle important, car l'investisseur cherche un coût logistique abordable, et nous estimons que la région dispose des infrastructures et des pôles à même de fournir aux investisseurs ce dont ils ont besoin au niveau logistique. Quels sont les efforts du CRI de Casablanca dans ce sens? Comme vous le savez, nous avons trois missions principales au CRI, celles de créer les entreprises, mais aussi d'orienter et d'accompagner l'investissement depuis l'idée jusqu'à la concrétisation. Justement, on vient de lancer une étude post-création pour connaitre le taux de mortalité des entreprises et cerner les facteurs de réussite pour pouvoir les développer et les dupliquer, pour que d'autres en bénéficie, car le rôle du CRI ne se limite pas à orienter et de lâcher les entreprises dans la nature, mais à accompagner les projets par la suite et répondre à leurs besoins.