Une première au niveau de la gestion des affaires publiques : plus de 25 communes territoriales, relevant de la province de Tinghir, ont rendu public un communiqué de solidarité avec le président de la commune rurale de Toudrha Assoufla, suite à sa condamnation de 10 ans de prison ferme. Ce jugement qualifié d'injuste et d'abusif aussi bien dans la région du sud-est du Royaume que partout ailleurs, a suscité, ipso facto, une vague de protestations et d'écœurement parmi les conseillers communaux, toutes tendances politiques confondues, d'autant plus que le mis en cause ainsi que le technicien de la commune ont été sévèrement condamnés pour un acte humain qu'ils ont accompli, en 2011, au service des populations de cette contrée reculée, lors des soulèvements massifs. En effet, Mohamed Annour, le président de la commune de Toudrha Assoufla, était contraint de trouver une solution pratique lui permettant de combler les besoins vitaux des citoyens en eau potable et en électricité, face à leur insistance voire leur révolte, en ces moments de haute turbulence populaire. Assumant toute cette responsabilité civique, le président en question a pu désamorcer cette tension émeutière, en procédant au règlement des quittances des services l'ONE et de l'ONEP, à travers l'entreprise en charge des travaux de la commune, du fait que cette dernière n'avait pas les moyens de s'acquitter des frais de ces services. Hélas ! L'initiative de débloquer cette situation critique, même si ne se conformant pas, peut-être, aux strictes normes procédurières comme le stipulent les règlements en vigueur, a été cruellement sanctionnée, alors que cette action avait évité, en son temps tumultueux, de tomber dans une réelle dérive dévastatrice. En fait, quoiqu'on puisse dire de la non-conformité de ce geste de haute teneur sociale et qui ne relève guère d'infractions préméditées, telles des malversations de deniers publics, de détournements des contribuables ou encore de profits personnels..., la sentence de 10 ans ferme relève de la pure fantasmagorie ! De quoi s'arracher les cheveux devant cette tyrannie judiciaire qu'on croirait se tenir en république bananière ! Face à cette injustice qui ne dit pas son nom, les expressions de colère et d'indignation s'élèvent aussi bien dans la région de Draa-Tafilalet que dans nombre de régions du pays. Le récent communiqué signé par pas moins de 25 communes de la province de Tinghir, contient non seulement des signes de solidarité à l'égard du président condamné et de dénonciation de ce procès cynique, mais également des menaces de démission de leur mission communale. Comme quoi, l'injustice fait beaucoup de peine!