Le 33e Grand Prix Hassan II de tennis prendra fin ce dimanche à Marrakech. La logique de ce rendez-vous organisé au RTCMA entre le 8 et le 16 avril courant, a été plus ou moins respectée après l'élimination précoce du N°1 du Tournoi, le Bulgare Grigor Dimitrov, qui a été inscrit à la dernière minute par l'Espagnol Tommy Robredo en 3 sets (6/4, 1/6, 6/1). Seuls les têtes de série 2, 3, 5 et 6 ont pu continuer jusqu'aux quarts de finale, disputés vendredi, avant le dernier carré programmé samedi. Les 8 premier joueurs de ce GP Hassan II qui ont disputé, vendredi, leurs places pour les demi-finales de samedi, sont l'Espagnol Albert Ramos-Vinola (tête de série N°2) face au Croate Borna Coric, l'Allemand Philipp Kohlschreiber (N°3) contre son compatriote Jan-Lennard Struff, l'Italien Paolo Lorenzi (N°5) devant le Tchèque Jiri Vesely et le Français Benoît Paire (N°6) face à l'Espagnol Tommy Robredo. En attendant dimanche, où se jouera la finale de ce premier tournoi ATP en Afrique,qui promettra certainement beaucoup, revenant au deuxième tour qui n'a pas été bénéfique pour les deux joueurs marocains, Amine Ahouda et Réda El Amrani, invités grâce à des Wild cards.Nos deux tennismen ont quitté la compétition avec les honneurs. Après El Amrani auteur d'une belle prestation face au finaliste en titre, le Croate Coric Borna qui s'est difficilement imposé en 3 sets (2/6, 6/4, 6/7), Ahouda a connu le même sort en rendant la raquette, la tête haute, face à l'Allemand Jan-Lennard Struff en 2 sets (6/3, 6/4). Le score du match ne reflète guère la physionomie de ce duel diamétralement opposé mais difficilement remporté par Struff qui a fait parler son expérience pour faire la différence. On n'a vraiment pas senti de grande différence entre Struff qui a souffert et Ahouda qui lui a tenu la dragée haute surtout au 2e set en étant à égalité pendant plusieurs jeux. Le jeune espoir du tennis national (19 ans) a donc joué sans aucun complexe. Peu importe le classement mondial pour lui qui se trouve à la 946e place alors que Struff en occupe la 59e ATP. Ahouda qui était des plus sensationnels lors du premier match de ce rendez-vous en venant à bout de l'Espagnol Marcel Granollers (tête de série N°8 et 45e mondial SVP) sur le score de 2 sets nets (6-4, 6-4) n'a donc rien à rougir et a tout l'avenir devant lui. Même chose pour Réda El Amrani qui a subi la loi du finaliste de la récente édition, Borna Coric, après avoir pris le meilleur sur le champion en titre, l'Argentin Federico Delbonis (85e mondial), lors du premier tour. Ayant quitté la compétition en 3 sets et sur un score très honorable, El Amrani a raté de peu la qualification. Après un premier set perdu par (6/2), El Amrani allait rebondir de la plus belle manière en remportant la seconde manche par (6/4). Mal chanceux, El Amrani a frôlé la qualification au 3e set décisif surtout quand il menait par (5/3) avant que Coric ne se rattrape et réalise l'équilibre (6-6) pour que Dame Chance se range de son côté suite également à une partie des plus serrées au tie-break. Voilà pour le parcours de nos tennismen qui ont, dans l'ensemble, fait de très bons matches face à des adversaires de gros calibres. El Amrani et Ahouda peuvent s'estimer fiers de leurs parcours surtout qu'ils venaient de réussir une très belle prestation en Coupe Davis en étant, à cent pour cent, derrière la victoire de l'équipe du Maroc face son homologue de Lettonie (3-2). El Amrania eu le mérite de remporter ses deux matches du simple après la première victoire d'Amine Ahouda, en ouverture de ce duel barragiste.Au Grand Prix Hassan II, ils ont tout simplement fait l'essentiel en faisant ce qu'ils ont pu faire, rendant ainsi une grande confiance au tennis national qui n'a pu voir deux joueurs marocains au second tour de ce prestigieux trophée depuis fort longtemps. Bravo donc à El Amrani qui venait de revenir de ses blessures et qui mérite mieux que la 663e place mondiale qu'il occupe. El Amrani qui n'a rien à envier aux grands joueurs internationaux,mérite vraiment d'être classé dans le Top 100 ATP comme a fait savoir Hicham Arazi, directeur du Grand Prix Hassan II et premier vainqueur de l'épreuve en 1997 avant que Younes El Aynaoui ne soit le deuxième et dernier joueur du terroir à inscrire son nom parmi les vainqueurs en 2002. Ce qui est pour El Amrani l'est aussi pour Ahouda qui arrive et qui évolue d'un rendez-vous après l'autre. Fort de son coup droit, Ahouda séduit tout le monde en commençant par écarter l'Ibérique Granollers avant de sortir un duel courageux face à l'Allemand Struff qui n'a pu s'échapper que grâce à son gabarit (1m 96) et à son service impressionnant. C'est le directeur technique national, Khalid Afif, qui nous l'a confirmé. «Ahouda monte en puissance, El Amrani revient en force. Ils ont réussi un grand tennis et ont été à la hauteur et à la confiance de la Fédération qui a vu juste de leur offrir des Wild cards. On ne peut que se féliciter de nos joueurs qui vont nous honorer dans l'avenir», a fait savoir M. Afif qui a ajouté : «Maintenant il va falloir travailler encore plus et capitaliser ces victoires synonymes de 20 points ATP gagnés comme s'ils ont remporté un tournoi des FUTURES. La Fédération qui reste fière de ses joueurs va continuer dans son programme de formation et de préparation. Elle compte élaborer un programme spécial pour Ahouda et El Amrani, avec une vision d'avenir sur le court et moyen termes. Elle va passer à la vitesse supérieure pour soutenir nos joueurs afin de disputer les prochains tournois internationaux, ici et ailleurs. Seulement, la patience, la continuité et la rigueur restent indispensables pour que nos joueurs puissent progresser de plus en plus...», a-t-il conclu. Reste à signaler que nos deux tennismen ont nettement progressé au classement mondial après leurs victoires. El Amrani est passé de la 663e à la 554e place alors qu'Ahouda est propulsé de la 946e à la 693e place du classement ATP. Voilà de grands acquis pour nos joueurs appelés à confirmer dans l'avenir...