Les ventes engrangées au niveau des véhicules d'occasion totalisent, à elles seules, près de trois fois celles liées au marché du neuf. On parle aujourd'hui de plus de 400.000 transactions en véhicules d'occasion contre 160.000 transactions en acquisition de véhicules neufs. Un secteur qui a donné naissance au Salon Occasio Expo. Tenu du 23 mars au 2 avril 2017 à Casablanca, ce Salon était ouvert aux entreprises et aux particuliers. Ali Alaoui, organisateur et directeur du Salon revient sur cette belle aventure. Quelle évaluation faites-vous de cette édition du Salon «Occasio Expo»? Dès son lancement, la deuxième édition du Salon a connu un excellent démarrage et on a assisté à une grande attente de la part du public, qui a répondu présent à cette édition d'Occasio Expo. Une présence qui s'explique à travers les personnes qui ont des véhicules à vendre, mais aussi des acheteurs. Globalement, on a eu une bonne ambiance et de l'influence, surtout durant les week-ends. Qu'en est-il de la présence des entreprises qui revendent leurs parcs utilisés? Nous avons eu deux catégories d'exposants. La première concernait les exposants des véhicules et la seconde catégorie réservée aux exposants des services autour de l'Automobile. Parmi les exposants, il y avait des garagistes, des sociétés de location longue durée, mais aussi des particuliers. Occasio Expo a permis aux particuliers, pour la première fois au Maroc, d'amener leurs véhicules et de les exposer eux-mêmes au Salon. Du côté des exposants des sociétés de services, nous avons eu des sociétés de crédit, de l'assurance, d'expertise dédiée à la cotation, pour savoir si l'état et la valeur des voitures, des sociétés des équipementiers, de traitement rapide et des carrosseries... Au total, cette édition a rassemblé une cinquantaine d'exposants. Aussi, il y avait aussi une grande première, qui reste une surprise pour les visiteurs, puisque nous avons eu un bureau de légalisation sur place disponible 7j/7. Le passage par la maison de contrôle technique Dekra était-il une exigence? Je peux dire que le passage par Dekra était une recommandation, mais il se peut qu'il soit une exigence pour les futures éditions. Nous avons recommandé à travers notre partenaire Dekra de faire une expertise technique, qui porte sur 193 points de contrôle et qui permettrait de déboucher -ou non- sur une certification Dekra. Le fait qu'un particulier possède une certification Dekra rassure l'acheteur potentiel sur la qualité de la voiture, mais également de vendre sa voiture à un prix qui soit parfaitement en adéquation avec le marché et par rapport à la technique de la voiture. Pour information, nous n'avons pas que Dekra, les particuliers qui voulaient vendre ou acheter des véhicules avaient la possibilité de recommander une expertise de cotation des véhicules par la société Argus Maroc, qui était notre partenaire sur place. Le but d'Argus étant de donner une valeur neutre au moment de la vente ou de l'achat des voitures. Un avis qui ne subit pas d'impact de la part deux parties. Dans le même contexte de conventions, nous avons signé un partenariat avec des vitrines Internet, comme le cas d'«Avito», qui n'est autre que le premier site des petites annonces au Maroc, de même pour le site «Voitureaumaroc», «Mekanikus», et enfin, un partenariat avec Uber. Tout a été à l'heure pour réussir cette édition. Cette édition a vu la participation de concessionnaires qui vendaient des véhicules d'occasion... Nous les avons contactés, mais nous n'avons opéré la présence, lors de cette édition, d'aucun concessionnaire qui vend des voitures d'occasion ou fait la reprise. Je pense que la plupart d'entre eux sont en train de chercher leurs business modèles en matière de reprises et de VO. En plus, certains n'ont pas des stores dédiés à l'occasion. Je trouve anormal que les concessionnaires ne participent pas à un Salon VO... Certainement, ils répondront présents à l'édition prochaine d'Occasio Expo. Le Salon est une plateforme qui permet aux entreprises, concessionnaires ou particuliers, d'écouler les VO. Qu'en est-il du segment représenté en masse? Pour cette édition, nous avons eu un joli mélange de véhicules. De la petite voiture utilitaire à la citadine, la routière,ou encore, en passant par le 4*4, et en arrivant au comping-car. Je pense que le segment m1 et m2 (les routières et les citadines) était très dominant. Sans oublier qu'il y avait des voitures de luxe. C'était un excellent mélange de voitures. D'abord, l'idée était de proposer des choix qui répondent à tous les goûts. Comment aviez-vous évalué les prix lors de cette édition? Je pense qu'il y avait de tout. Les prix étaient très corrects et les gens ont réalisé de bonnes affaires. Des occasions qui répondaient à toutes les bourses, et c'est bien le propre d'un Salon. Pourrions-nous dire que le marché des VO est en bonne santé? Il est certain que le marché des VO est en excellente santé, mais aussi il est en mutation. Une bonne santé puisqu'on parle d'un marché évalué entre 400.000 et 450.000 transactions de VO par an, dont plus de 200.000 sont sur l'axe Casablanca (35%) et Rabat (15%). Il est en mutation puisque la Loi de finances 2012 a ouvert la voie aux professionnels de l'occasion pour structurer le marché à travers des showrooms et des politiques de reprises... Je pense que c'est un marché qui ne cessera d'avoir une bonne santé tant qu'on y opère de l'offre et de la demande.