Publication des états financiers à la dernière minute, retard de l'annonce des profits warning, absence d'explications détaillées sur les résultats réalisés et la non disponibilité d'un agenda financier demeurent les principales lacunes de la communication financière des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca. A deux semaine uniquement de la date butoir des résultats annuels au titre de l'exercice 2016, l'Autorité Marocaine des Marchés des Capitaux (AMMC) formule ses recommandations afin d'améliorer le processus de communication financière des émetteurs. A l'occasion de la publication des états financiers au titre du second semestre 2016, dont la date limite de diffusion est fixée au 31 mars 2017, l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) recommande aux émetteurs de publier les états financiers dans des journaux d'annonces légales en dehors des week-ends et jours fériés, en veillant à la clarté et à la lisibilité de leur contenu et en précisant les coordonnées du responsable de la communication financière. Aussi, le régulateur appelle les sociétés cotées à accompagner les publications financières d'une note décrivant leur activité et retraçant les principaux événements ayant marqué la période, à publier des commentaires détaillés sur les résultats réalisés en expliquant les variations importantes des principaux postes observant une régularité dans le choix des indicateurs commentés habituellement et respectant les unités d'échelles au niveau des représentations graphiques illustrant les évolutions positives ou négatives des indicateurs. Par ailleurs, le gendarme de la Bourse insiste sur les émetteurs de tenir des réunions d'information avec les analystes financiers et la presse spécialisée après publication des résultats et au plus tard dans les 15 jours qui suivent ladite publication. Aussi, il est nécessaire de diffuser leurs états financiers sur leur site internet après publication préalable dans un journal d'annonces légales. Enfin, le régulateur recommande de publier annuellement un calendrier de communication financière précisant les dates des différentes publications financières, des réunions d'information et des autres événements utiles à communiquer au marché. Si l'AMMC a essentiellement reflété la lumière sur l'absence des explications détaillées sur les résultats réalisés et la non-tenue des conférences pour commenter l'activité, la communication financière des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca est aussi marquée par la publication des états financiers à la dernière minute ou encore le retard de l'annonce des profits warning. Certes, le régulateur du marché ne fixe préalablement pas une période ou un délai pour communiquer les profits warning à l'image des états financiers. Toutefois, l'émetteur peut alerter le marché sur ses résultats à la clôture des comptes. Autrement dit, dès que l'émetteur prend connaissance des éléments pouvant occasionner des résultats en décalage significatif avec les prévisions précédemment annoncées ou l'historique des réalisations, il doit communiquer immédiatement cette information au marché. Ainsi, l'investisseur est averti de la baisse des résultats avant leur publication légale, permettant au marché d'assimiler la portée de cette information, évitant une correction sévère du titre en Bourse. Cette publication permet également d'assurer l'égalité d'accès à l'information et de prévenir les délits d'initiés. Enfin, la mise en place imminente des indicateurs trimestriels contribuera considérablement à améliorer le niveau de transparence financière en alimentant le marché plus fréquemment d'informations actualisées.