Le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami, a mis en avant mardi à Genève les étapes franchies dans l'intégration des migrants au Maroc, depuis l'adoption de la nouvelle politique migratoire en 2013. Au cours d'un débat sur « migration et réfugiés » et « entreprises et droits de l'Homme » au siège européen de l'ONU, M. El Yazami a cité des mesures telles que la scolarisation des enfants de migrants et l'instauration d'une couverture médicale de base pour les immigrés. Il a dans ce contexte rappelé le processus ayant conduit au lancement de la politique marocaine dans le domaine de la migration, fondée sur une approche des droits humains, mettant en évidence les défis à relever par les pays du Sud en matière de gestion des flux migratoires. « Les pays en développement supportent le plus lourd fardeau en termes d'accueil des migrants, puisque par exemple environ 80 pc des flux migratoires en Afrique sont intra-africains », a expliqué le président du CNDH qui a insisté sur le besoin d'une intégration efficace des migrants. « Une politique d'intégration ne peut être menée à bien sans l'implication des migrants eux-mêmes », a-t-il fait observer. Cette réunion-débat qui s'est tenue en marge de la 30ème réunion annuelle de l'Alliance globale des institutions nationales des droits de l'Homme (GANHRI), a offert une opportunité pour un échange d'expertises et de bonnes pratiques entre les délégations des institutions membres. Les participants ont pu ainsi prendre connaissance des expériences de la Colombie, de la Zambie, du Danemark, des Pays-Bas, de la Malaisie et du Maroc. El Yazami avait présidé lundi à Genève une réunion de l'Association francophone des commissions nationales des droits de l'Homme (AFCNDH) en présence de représentants de 20 institutions nationales des droits humains. Cette rencontre a discuté des fragilités structurelles et financières dont souffre l'association ainsi que des opportunités possibles pour surmonter une telle situation. L'accent a été également mis sur la nécessité d'un travail assidu afin de mettre à niveau leur fonctionnement, en conformité avec les principes de Paris portant sur le statut et le fonctionnement des institutions nationales.