Dounia Charaf. Née à Casablanca, en 1960. Arrivée tôt en France, déjà formée à la culture française. De retour au Maroc après le décès de son père, en 1978, elle découvre son pays natal. Elle écrit depuis l'âge de 11 ans. Elle a découvert l'écriture en France, mais au Maroc le sens à lui donner. Elle est conservatrice de bibliothèque en milieu universitaire à Paris. Elle est fascinée par le début du 20ème siècle : elle a lu des livres d'historiens français sur le Maroc, qui lui ont donné une idée exacte bien que partielle de l'Histoire de cette période de son pays. Elle a passé de chauds étés dans la campagne de Sidi Kacem, à écouter et à raconter des histoires en marocain, à en inventer. Son premier texte abouti, elle l'a créé à partir de témoignages sur l'esclavage recueillis auprès de sa grand-mère, Lalla Mina, lors cette fois de longues soirées de ramadan, «L'esclave d'Amrus» (L'Harmattan, 1993). Ses autres romans sont la continuation de ce voyage dans un temps et une géographie romantiques mais déjà presque oubliés : «Fatoum la prostituée et le saint» (L'Harmattan 1998), «Mbark et Juliette le mystère des colons allemands» (L'Harmattan 2006). Son désir d'écrivain : écrire dans la langue de ses premières vraies créations, le marocain, langue qui se dissout dans sa mémoire, et qui de plus en plus, influence et parasite le français devenu sa langue naturelle depuis qu'elle est «celle de l'amour et de l'enfantement». Chez Marsam, dans Côté Maroc Tome VI, une nouvelle «La première enquête de Mbark » (héros qu'on retrouve dans son premier et troisième roman) et «La maison de Mama Ghoula» (Mars 2010) le destin de deux fillettes esclaves de l'enfance à la vieillesse dans la société bourgeoise marocaine.