La 2e édition du festival des musiques traditionnelles du monde «Tarab Tanger», s'est ouverte mercredi avec une exposition d'instruments musicaux et un concert de l'ensemble Rawafid de l'Association Confluences Musicales organisatrice de cet évènement. L'exposition, inaugurée en présence notamment des consuls généraux de France et d'Espagne et du secrétaire général du ministère de la Culture, et qui se poursuit jusqu'au 6 juillet à la salle de l'Institut Cervantès, réunit des instruments de musique des deux côtés du Détroit de Gibraltar, notamment ceux liés à la musique arabo-andalouse et ibérique. Selon le commissaire de l'exposition, le musicologue espagnol Carlos Paniagua, les instruments de musiques sont à la fois un medium par lequel on exprime ses sentiments et un objet d'art en sois même, reflétant l'apport de la science, de la culture et du savoir faire d'une époque donnée. L'objectif de cette exposition et de mettre en valeur le patrimoine musical commun du Maroc et de l'Espagne et de renforcer l'intérêt porté aux instruments traditionnels qui forment une partie importante du patrimoine d'un peuple, a-t-il ajouté. Plus tard dans la soirée, le site historique de Borj El Hajoui a accueilli le premier concert de ce festival, qui se poursuit jusqu'au 27 courant, produit par l'ensemble Rawafid en compagnie de la chanteuse lyrique marocaine Samira Kadiri, la chanteuse colombienne Vanessa Paloma et l'artiste espagnole Begona Olavide, directrice artistique de ce festival. Le public, venus nombreux pour ce premier spectacle, a apprécié un spectacle fait de métissage entre les répertoires andalou-maghrébins, médiéval, baroque et sépharade. L'ensemble de musique Rawâfid a été crée en 1994 par Omar Metioui et il est formé de musiciens traditionnels, originaires du Nord du Maroc. L'originalité du groupe reste sa sauvegarde et son développement du patrimoine musical andalou-maghrébin. Cet ensemble tente de revisiter l'instrumentarium authentique de ce répertoire en refusant les instruments à son fixe. Musicienne et chanteuse espagnole, Begona Olavide est reconnue comme l'une des plus grandes interprètes du psaltérion cithare à cordes pincées dont elle invente la technique de jeu. Après avoir commencée sa carrière musicale comme flûtiste, son intérêt constant pour la rencontre entre la musique arabe et espagnole l'a menée tout naturellement à continuer ses recherches musicales au Maroc où elle étudie le chant et la théorie de la musique arabo-andalouse. Vanessa Paloma est chanteuse spécialisée dans la musique sépharade et judéo-espagnole. Elle réside actuellement à Casablanca où elle conduit ses recherches sur le répertoire judéo-espagnol du Nord du Maroc et dirige un groupe de musique sépharade. La thématique traitée cette année par le festival est celle de «la musique de l'autre», dans le sens où diversité et complémentarité seront le credo de cette édition qui dépassera le cadre de la Méditerranée pour embrasser une dimension plus large.