Le périple du ministre de l'Education nationale a fait escale, mardi dernier, dans la capitale du Souss. La famille de l'enseignement, toutes catégories réunies, en compagnie de ses partenaires, se donnait rendez-vous pour se concerter et se frayer les chemins de la novation requise. Le nouveau patron du département savait déjà que sa première apparition à Agadir ne serait pas de tout repos. Dès son irruption à la salle de la Wilaya, lieu de la rencontre, il s'en est aperçu non sans désagrément, avec l'abordage des journalistes frustrés de «se faire évincer», la récidive des attachés en cadre en état de débrayage et, un peu plus tard en pleins travaux, avec le retrait tous azimuts, d'un certain nombre de composantes. Décidément, comme on peut s'en rendre compte à l'œil nu, l'académie régionale excelle par un effroyable tempérament de discorde et de désunion, tissé tristement entre ses constituantes, en dépit de l'éminence de nombre d'entre elles. C'est d'ailleurs le constat sur lequel s'est étendu une multitude d'intervenants parlementaires, notamment le maire d'Agadir et le président de la chambre de commerce, d'industrie et de services. La convergence et la communion semblent bien s'effriter dans le canevas communicationnel académique, au point d'attiser des sentiments de hargne et de renfrognement au sein d'une communauté éducative régionale, sensée évoluer dans la concorde et la cohérence. On ne saurait guère s'égarer à deviner les explications criantes à cette attitude singulière, si l'on convient que le directeur est pris en otage par ses proches collaborateurs, au point de s'interroger sur les raisons d'une telle habilitation accordée à son scribouillard de noix de coco, manifestement érigé en maître absolu. La preuve s'est encore illustrée lors des travaux dudit conseil d'administration, quand le veinard se payait le luxe de glisser des bouts de papier au directeur qui, à son tour et sans même prendre la peine de s'assurer du contenu, transférait, d'une traite, le mot «malintentionné» au ministre. On déplorera alors cet effacement quasi-total du directeur cantonné au bon vouloir de son subalterne, connu pour ses limites flagrantes. D'autant plus qu'il est entouré d'autres chefs de division beaucoup plus posés et auxquels il est appelé se fier en cas de besoin. Mais, ces derniers semblent bien être relégués au second plan, au profit du fortuné «conseiller». En fait, l'absence de communication affectait non seulement les entités éducatives de l'académie, mais également les des différents services extérieurs et corps représentatifs. Cependant, en dépit de ces moments de tension qui ont émaillé le prélude de cet événement, au point d'omettre le mot de préambule du Wali, comme à l'accoutumée, le ministre, de par l'audace et la pugnacité de son verbe, a su éponger tous ces égarements, sans, pour autant, éviter d'avoir présent dans l'esprit, de toute évidence, l'effilochement des rapports sains qui devaient le grand souci du directeur, au lieu de s'évertuer à «descendre» par les manières les plus mesquines, ses réels proches collaborateurs. Le ministre aura réalisé, sans aucun doute, cette discordance dont la responsabilité incombe littéralement au meneur académique qui se contente, il est vrai, de «se démettre» de ses fonctions de fédérateur de toutes les bonnes intentions préfectorales. Il devrait, en effet, s'estimer heureux d'avoir dans son « territoire » des flammes débordantes de panache, à l'instar de celle qui brille intensément, au côté de son siège. Sa force, en fait, réside, en celle des délégués et il est bien de son intérêt de s'en inspirer constamment, sans que les «vermines» auxquelles il fait confiance s'en mêlent, au point de lui rédiger et vomir des affabulations déconcertantes. Le ministre aura marqué son passage par son franc-parler, mais pareillement par sa capacité d'apprécier les compétences que renferme la région et d'appréhender de visu le manque à gagner en termes de communication et de fébrilité dont fait preuve le chef de file régional, complètement enseveli dans le linceul de son petit « faiseurs de mots boomerang».