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Ahmed Ait Haddout : Les textes régissant les entreprises de l'ESS ont besoin d'être révisés
Publié dans Albayane le 28 - 03 - 2012

L'économie sociale et solidaire reste un domaine peu connu par beaucoup d'intervenants publics et privés. Les acteurs associatifs actifs en la matière trouvent beaucoup de difficultés à sensibiliser sur les vertus d'un te choix. Ici le président du REMESS, Ahmed Aït Haddout, explique la teneur et la portée d'une telle économie. Entretien, Al Bayane : Quelle est la place, selon vous, de l'ESS dans le programme du gouvernement devant le parlement ?
Ahmed Aït Haddout : Je dois commencer par nuancer que ne nous pouvons parler pour le moment, de programme mais plutôt de la « Déclaration » du gouvernement devant le parlement. Cette déclaration est un compromis des programmes électoraux de quatre partis politique qui composent l'actuel gouvernement. C'est ainsi que le PJD, parti majoritaire s'est allié avec un parti conservateur, le Parti de l'Istiqlal (Chef de file du gouvernement sortant, membre, par ailleurs de la Koutla) , un parti communiste, donc de la gauche ( faisant partie du gouvernement sortant et faisant partie de la Koutla avec le PI) et le Mouvement Populaire , un parti du centre, taxé de berbériste ( faisant partie du Wifak et quelque temps avant les dernières élections législatives, s'est coalisé avec 7 autres partis dans le G8 pour bloquer le ratissage pressenti du PJD. Chaque parti a parlé à sa manière de ses intentions en cas de son entrée au gouvernement. Mais ce que ce nous avons relevé dans la déclaration du chef du gouvernement devant le parlement, concernant l'économie sociale et solidaire consiste en l'amélioration de la gouvernance et le cadre institutionnel et juridique de l'économie Sociale, simplifier les procédures de constitution de coopérative et du financement solidaire, renforcer les capacité des entreprises de l'économie sociale et solidaire à travers l'accès des coopératives aux marchés nationaux et internationaux et à la couverture sociale. Ces intentions ne sont pas différentes de celles que nous avons l'habitude d'entendre dans les déclarations des précédents gouvernements depuis les années 90. Il s'agit maintenant de savoir comment opérationnaliser la mise en œuvre de ces orientations ? Quelles démarches suivre ? Quels acteurs impliqués.
Avec toutes les mesures sur les plans social et économique, pensez-vous que le Maroc vise trop sur cette sur voie ?
Il y a lieu de préciser qu'il faut éviter de ne pas confondre action sociale et économie sociale. L'action sociale relève des missions du pôle social : Ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et de développement social, l'Agence de développement social, l'entraide nationale, les Agences de développement du nord, sud, oriental , des oasis et arganier, les 9 offices régionaux de mise en valeur agricole. Mais s'agissant de l'Economie Sociale, ce sont des organisations de la Société Civile (ONG) autonomes et indépendantes qui ont besoin de l'assistance et de l'accompagnement, mais aussi du contrôle rigoureux et loin de toute tentation d'instrumentalisation ou manipulation de la part de qui que ce soit. Ainsi, les organisations de l'Economie Sociale, qui forment une composante essentielle de la Société Civile, sont des entreprises qui englobent à la fois l'Economique (les coopératives), le social et l'environnement (mutuelles et syndicats professionnels), le culturel (Associations et fondations).
Les Entreprises de l'ESS sont fondées sur des valeurs et principes universels, dont la démocratie, la solidarité, l'équité, la transparence, l'égalité, la responsabilité sociale et sociétale. Je suis parmi ceux qui, depuis toujours, ont considéré que l'ESS est l'alternative incontournable pour enclencher un développement humain durable, fondé sur l'équité, la démocratie économique et la justice sociale. Les problèmes de chômage, de logement, de scolarisation, de mendicité, d'analphabétisme et de commercialisation sont d'ordre structurel et ne peuvent être abordés par des mesures prises en dehors d'une approche globale et intégrée. En effet, cette voie a donné ses preuves de performance un peu partout dans le monde. D'ailleurs, la crise économique et financière mondiale qui a forcément impacté le social par la perte d'emplois, a montré que les Entreprises de l'Economie Sociale n'ont pas été touchées. Non seulement, elles ont maintenu leurs emplois mais, au contraire, ont créé de nouveaux emplois et ont permis à des cadres licenciés par des entreprises capitalistes de s'intégrer.
Le manque de débouchés aux produits des coopératives dérange les petits producteurs. Qu'en pensez-vous ?
Pendant longtemps, la majorité des gens pensent que le principal problème des coopératives réside dans la commercialisation de leurs produits. Mais, il s'avère maintenant que la difficulté se trouve au niveau de la production et la valorisation des produits. Pour ce faire , il est nécessaire que les petits producteurs s'agrègent (se grouper dans des coopératives) pour rendre disponibles les quantités de produits demandés en qualité avant de se mettre à chercher les débouchés pour l'écoulement. Le regroupement des petits producteurs dans des coopératives et ces dernières dans des Unions ou Groupements d'Intérêt Economique de coopératives. D'ailleurs, dans ce cadre, l'Office de commercialisation et des exportations qui est en train de se transformer en société anonyme, sous le nom de Maroc Taswiq, est devenu un agrégateur public dédié à la commercialisation des produits des coopératives. Maroc Taswiq aménagera des espaces de vente directe aux consommateurs. Ils se chargent de la distribution au Maroc et l'exportation, y compris par internet, Un premier magasin sera ouvert sous peu.
Que faites-vous en tant que société civile, le REMESS notamment, pour résoudre le problème de commercialisation ?
La société civile a joué et continue à jouer un rôle primordial dans la promotion de l'economie sociale et solidaire. en effet, le réseau marocain de l'économie sociale et solidaire (REMESS), prévoit comme premier objectif la promotion du Commerce Equitable et Tourisme Solidaire. Grace à des efforts de part et d'autre, l'Office de commercialisation et des exportations, l'agence de développement social (ADS) et (REMESS) sont parvenus à la signature de convention de partenariat visant la commercialisation des produits des coopératives. Plus de soixante coopératives, d'unions ou GIE de coopératives ont signé des conventions avec l'OCE en vue de confier la commercialisation de leurs produits à ce dernier.
Quels sont vos propositions sur les plans législatif, juridique et politique pour installer une réelle économie sociale et solidaire ?
En effet, les textes qui régissent les entreprises de l'ESS ont besoin d'être révisés pour plusieurs raisons à savoir les textes des mutuelles (1963), des coopératives (1958), des syndicats professionnels (1957), des coopératives (1985). D'ailleurs, des projets sont déjà en cours depuis l'avènement du gouvernement précédent. Cependant, nous considérons au sein du REMESS que la révision des lois doit être faite selon une démarche participative impliquant réellement les organisations de l'ESS à partir de la base. Dans ce sens, le REMESS a préparé, dans le cadre de ses actions de plaidoyer, un mémorandum relatif à la loi sur les coopératives à l'adresse des pouvoirs publics et des instances compétentes. Un plaidoyer en vue de réviser les textes relatifs aux associations. Des textes de révisions des lois régissant les mutuelles et les syndicats professionnels. Une loi sur les fondations est nécessaire pour faire le vide qui sévit dans ce domaine.
D'aucuns pensent que la mise en fonction de cette ESS ne peut se réaliser qu'en présence d'une économie productive préalable, qu'en pensez –vous ?
L'économie sociale et solidaire doit être aujourd'hui considérée comme une économie à part qui ne doit être confondue avec l'économie publique, l'économie privée et communautaire (des communes). Chacune de ces économies, doit s'acquitter de sa mission et jouer son rôle. Entre les différentes économies il y a forcément complémentarité entre les différents acteurs. Ainsi, il est nécessaire que les producteurs individuels améliorent leur production quantitativement et qualitativement, et créer ou adhérer à une coopérative. Les coopératives ont intérêt à mutualiser la fonction de commercialisation. Dans le cadre de la convention entre le REMESS et le l'OCE, la question de commercialisation trouve sa solution réglée. Ainsi, de par les dispositions de la nouvelle constitution, les entreprises de l'économie sociale et solidaire vont doubler leurs efforts pour contribuer plus que par le passé à l'élaboration des stratégies de développement humain durable.


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