Le football au nord du Maroc vit actuellement une situation de déséquilibre, d'une part et d'instabilité d'autre part. Deux grands clubs de la région l'Ittihad de Tanger et le Moghreb de Tétouan ont chacun ses préoccupations. L'IRT souhaite un éventuel retour en première division et le MAT pense à son avenir au sein des divisions des grands. Après des années néfastes, le MAT a pu connaître une situation, plus ou moins, stable lors des récentes saisons. Ce qui lui a permis de jouer même les premiers rôles du championnat national, en tenant la dragée haute à de grandes équipes comme le WAC, le Raja, les FAR, l'OCK… durant pas mal de saisons. Le MAT n'avait rien à envier à ces clubs vainqueurs du championnat du Maroc, successivement. Le MAT qui avait réalisé l'accession en division des grands, il y a une décennie environ, souffrait pourtant de graves problèmes financiers avant que les choses ne se stabilisent dernièrement. D'un simple club, pauvre et sans moyens, le MAT a changé et s'est développé, surtout financièrement, à tel point qu'il est devenu aujourd'hui l'un des clubs marocains qui animent le marché des transferts. Le club tétouanais avait réservé des sommes colossales pour recruter des joueurs de valeur issus, aussi bien des clubs du championnat national que de ceux africains. Il a aussi recruté des entraîneurs parmi les meilleurs au Maroc, tout en donnant une grande importance à la formation des jeunes et à leurs encadreurs. Tout cela exige bien sûr un budget énorme du club tétouanais qui continue sur ce même rythme, cette saison, sous la houlette d'un entraîneur étranger, François Jodar, l'ancien coach français du Hassania d'Agadir. Seulement, le MAT, cette saison, n'arrive pas encore à trouver les voies de sortie et s'échapper d'une place peu enviante au classement du championnat national. Tétouan, importante ville du Maroc, mérite mieux, dans ces moments de qualification et de restructuration du football national. Il n'est plus admissible de continuer à jouer dans un terrain comme Saniet R'Mel, le seul d'ailleurs de la ville toute entière. Un terrain qui était occupé, en plus du MAT et de ses différentes catégories de jeunes, par une dizaine d'autres équipes de divisions inférieures. Le MAT mérite un véritable complexe digne de la ville de la colombe blanche. Idem pour l'autre grand club nordiste à Tanger qui a désormais son grand complexe mais qui manque d'une équipe en première division d'élite. Le complexe de Tanger d'une capacité de 45.000 places, verra son inauguration le 11 février prochain à l'occasion du match amical entre le Maroc et la Libye. Il sera d'une grande utilité pour le football dans toute la région. Mais il n'est pas du tout raisonnable que Tanger ait sa telle infrastructure qui risque d'être mal exploitée, si son club de l'IRT continue à végéter dans les divisions inférieures. L'IRT, Tanger et son nouveau complexe qui vient renforcer les autres terrains comme celui de Mershane ne le méritent pas. Avec sa magnifique baie, Tanger, une des grandes villes du Maroc, connaît aujourd'hui une relance remarquable dans tous les domaines, économiques, sociaux, culturels… et une infrastructure des plus performantes dont le grand port « Tanger-Med » et le grand complexe sportif. Cette belle ville, forte aussi des grandes sociétés internationales qui passent pour des sponsors de différents clubs au Maroc, peut toujours retrouver sa grande équipe footballistique qui, hier faisait les beaux jours de la région tangéroise, grâce à la fameuse Nahda de Tanger… L'IRT qui vit de grands problèmes financiers est toujours là… Ses grandes masses le veulent voir dans un grand championnat avec de beaux duels au sein de ce grand complexe. Et puis pour quand donc un derby du nord entre l'IRT et le MAT à Tanger et à Tétouan avec un second complexe sportif… ?