La Jeunesse Sportive de Kasbat Tadla évolue toujours à Khouribga. Ce vendredi, selon le programme de la commission de programmation de la FRMF, il accueillera le Moghreb de Tétouan en match d'ouverture de la 14e journée du championnat national de football en première division. Le match JSKT - MAT, programmé en nocturne, aura lieu comme d'habitude au stade de l'OCP de la ville des Phosphates. Cette habitude que l'équipe tadlaouie espère changer pour pouvoir jouer à domicile dans son terrain à Tadla. Mais la fédération n'a, certes, pas exaucé le vœu des Tadlaouis qui souhaitent retrouver, le plus tôt possible, et leur public et leur terrain à Tadla. Les Tadlaouis piqués au vif et qui risquent le retour en division inférieure pour cause des résultats catastrophiques qu'ils ne cessent de subir depuis leur accession en division des grands (lanterne rouge), n'ont plus la patience ni le goût ni la capacité de jouer toujours loin de leur base. Ils veulent retrouver leur terrain à Tadla même s'il ne semble pas encore opérationnel. Ce terrain dispose certes d'une pelouse praticable dans l'ensemble, mais qui reste sans gradins ni autres annexes toujours en état de réfection, et ne peut en aucun cas abriter un match de football sensé disputé dans les normes. Un terrain où la JSKT, depuis sa création en 1946, a passé ses beaux souvenirs et ses grands moments du football de quartier au début, en passant par les divisions honneur, amateur, la division 2 et maintenant la division 1. La JSKT ne mérite vraiment pas un tel sort. Peut-être que le moment de rivaliser avec les grands n'est pas encore propice pour cette équipe qui a brûlé les étapes en réalisant l'accession à la division des grands après seulement une année en deuxième division et plusieurs années en division amateur. La JSKT dont le niveau technique comme celui compétitif n'a rien à envier aux autres équipes d'élite, se trouve trahie par le manque d'infrastructures. Durant toute la semaine, les joueurs tadlaouis s'entraînent dans un simple espace sans équipements nécessaires et qui n'a rien à voir avec un lieu réservé même à une équipe de quartier. Comment peut-on donc concevoir une telle équipe en première division du championnat national d'élite… ? Quelle est la position des responsables et des décideurs du football marocain qui veulent entamer le professionnalisme à partir de la prochaine saison, 2011-2012 ? Est-ce avec des équipes comme celle de Tadla qui a cru beau faire avec cette accession, sans moyens ni objectifs précis et réalistes, qu'on peut avancer vers le professionnalisme souhaité et souhaitable? Absolument pas. Une équipe de première ou même de deuxième division ne doit guère se trouver dans une telle situation. Elle doit avoir, tout d'abord, son propre terrain et son cahier de charges pour tout l'effectif des joueurs concernés, de l'équipe senior jusqu'aux différentes catégories de jeunes. Un cahier de charge basé sur les propres moyens financiers de l'équipe avec de véritables sponsors, loin du mécénat et autre mendicité. Voilà ce qui manque réellement à la JSKT et à d'autres équipes du championnat national, toujours en déséquilibre. Au lieu de Tadla, on aurait aimé voir d'autres équipes en division des grands comme l'IRT de Tanger qui verra bientôt l'inauguration de son beau complexe sportif, le CODM à Meknès et le MCO à Oujda… des équipes qui ont leurs propres moyens infrastructurels avec des terrains praticables et homologués. Désolé pour Tadla et les autres équipes qui doivent attendre jusqu'à ce qu'elles soient prêtes et à jour. Ne serait-ce que pour mettre fin à la misère du football marocain et de ses clubs... si on veut bien trouver des voies de sortie de cette problématique, avant de parler professionnalisme.