Des larmes et des militants ! Nabil Benabdallah en a versé lors de la clôture des assises nationales du PPS qui l'ont porté au poste de Secrétaire général. Sensible, le successeur d'Ismaïl Alaoui l'est sans doute. Et il l'a fait savoir, sans la moindre gêne, devant les centaines de congressistes qui l'ont vivement applaudi. L'homme a un grand cœur. Palpitant de joie, mais aussi de reconnaissance pour la confiance dont il vient d'être investi. Répondant ainsi à la lignée qui a de tout temps marqué de son aura la direction du PPS. De feu Ali Yata à Ismaïl Alaoui, il faut croire que ces figures politiques de poids n'ont pas sacrifié aux moules traditionnels des «bêtes politiques» qui les rend aussi froids que distants. Et là, c'est l'éducation du PPS qui parle. Un langage du cœur, certes, mais aussi de la raison. Le langage de l'engagement au profit des déshérités de ce pays, comme des autres damnés de la terre. Et le discours méthodique qui contribue à la déconstruction objective des piliers sur lesquels s'adosse tout système politique dont l'injustice broie tout sur son passage. N. Benabdallah n'a pas été le seul à s'émouvoir du succès du 8ème congrès. I. Alaoui qui a su comment «passer le flambeau» l'a aussi été. Et les rivalités somme toute naturelles en pareille circonstance n'ont pas manqué de livrer aux congressistes la dimension humaine des militants engagés dans la course. Les assises resteront, sans le moindre doute, celles qui ont exprimé au mieux l'humanisme du PPS, socle sur lequel repose l'idéologie socialiste du parti. Et tant mieux si cela a scellé l'unité d'une formation dont les militants eurent à témoigner d'un engagement viscéral à la souder quels qu'en soient les défis à relever. C'est donc fort d'un tel élan unitaire que N. Benabdallah est appelé à assurer et à rassurer militants, alliés et observateurs de la chose politique. Assurer la relève, en étant épaulé par un Comité des sages qui compte sur le savoir-faire du secrétaire général sortant et de vieux routiers, pour que le PPS puisse s'exprimer au mieux sur la scène politique. Et il a les arguments pour ça sur les plans humains et idéels. Et rassurer quant à la persistance du PPS à vouloir contribuer, avec le volontarisme nécessaire, au changement que la Nation est en droit d'attendre avec la maturation du processus démocratique. La nouvelle génération de réformes n'est pas de la pure casuistique dans ce cadre-là plus qu'elle n'est l'expression d'une volonté politique d'aller de l'avant pour assurer l'arrimage définitif du pays à l'exercice démocratique plein et entier. D'où la quête d'une «normalité» qui constituerait le couronnement d'un processus historique marqué par d'âpres luttes pour réhabiliter l'action politique et contribuer à la cogestion des affaires du pays. En d'autres termes, le nouveau S.G du PPS a bien du pain sur la planche pour fédérer autour de toute une armature de réformes politiques et institutionnelles, les bonnes volontés que compte le pays. L'affaire ne relève ni de la sinécure, ni de l'acquis. Elle relève plutôt du combat qui incite à davantage d'actions, d'initiatives et de luttes incessantes. En politique, les acquis ne sont pas définitifs. Et dans notre pays, ils restent marqués de fragilité. Les alliances sont donc nécessaires dans cette longue marche à laquelle toutes les sensibilités démocratiques doivent participer… Et anticiper. Les enjeux restent cruciaux pour installer définitivement le Royaume dans une dynamique de progrès et de modernité. En d'autres termes, il s'agira de sanctuariser le pays contre les dérives obscurantistes et nihilistes d'où qu'elles proviennent. I. Alaoui, militant de la première heure, a travaillé pour cela. Et son successeur y consacrera toute l'énergie dont il dispose. N. Benabdallah a les qualités pour ce faire. Diplomate lorsqu'il faut, tranchant lorsque les conditions l'exigent, il saura comment en découdre avec les difficultés qui se présentent et éviter les écueils qu'il ne manquera pas de rencontrer. Humble et humain, il saura comment assurer l'adhésion du plus grand nombre aux combats de l'heure… Fidèle en cela à la générosité du PPS et des idéaux qu'il défend bec et ongles depuis bien des décades. Courage camarade !