Le public d'Errachidia a été, samedi soir, la star incontestable de la cérémonie de clôture de la cinquième édition du festival culturel de la capitale du Tafilalet. Dépassant les vingt mille personnes, le public qui a afflué depuis le début de la soirée vers la place Hassan II, faisait à lui seul sa fête, bien avant le commencent du programme officiel. Le spectacle commencé, ce public enthousiasmé, mais aussi très discipliné, s'est érigé en une chorale parfaite, puisque apprenant par coeur les chansons de tous les genres et de tous les registres. Le résultat n'est qu'une partition rythmée composée d'ondulations sonores. Si l'animation de la place Hassan II a commencé en début de soirée, celle de la scène du festival a démarré par les chansons de l'artiste Nouâmane Lahlou, qui a su gagner l'entière implication des jeunes, à travers «Ouladk A Tafilalet», qui chante et valorise ce territoire oasien et désertique en même temps. Sur la même cadence, il est ensuite passé à des chansons du même style, avec notamment «Chefchaouen», puis «Lamdina Lkdima», avec toujours la même ferveur, donnant la preuve que la qualité artistique du créateur reste le seul facteur de sa réputation et de son succès auprès du public. L'enchaînement n'a été que des plus magnifiques avec l'entrée sur scène de l'artiste Latifa Raafat, qui a puisé dans son répertoire traditionnel «Meghyara», mais aussi du répertoire des morceaux classiques marocaines tels «Ach Dani», «Alach Yaghzali», «Oumaloulou». Pour tout son apport au répertoire artistique marocain, le festival a remis un trophée à Latefa Raafat, en guise d'hommage à une artiste qui a enchanté les Marocains pendant plus de vingt ans. «C'est un honneur de faire personnellement l'objet d'un hommage à côté du créateur Mohamed Berrada et je ne fais aucune différence entre la participation au centre et dans les villes lointaines, car le public marocain reste le même», a déclaré à la MAP, Latefa Raafat. Et de finir en beauté avec l'artiste populaire Saida Charaf qui a électrifié les milliers de personnes avec des chansons des répertoires sahraoui et populaire, mais le summum de la soirée a été cette toile de synergie populaire entre la chanteuse marocaine et son public chantant la célèbre «Layoun Ania» des légendaires Nass El Ghiwane.