L'analyse des menus types pris par un enfant de 10 ans dans une journée révèle la présence de plus de 80 substances chimiques, dont certaines potentiellement cancérigènes. Les menus ont été constitués d'après les recommandations du ministère de la Santé. Malgré tout, l'analyse de repas types pris en une journée par un enfant de 10 ans a révélé des traces de plus de 80 substances chimiques, dont certaines susceptibles d'être cancérigènes. L'association Générations Futures, qui a réalisé cette étude, a acheté entre juillet et septembre, dans des supermarchés de l'Oise et de Paris, les denrées alimentaires - non bio - généralement consommées en une journée par un enfant d'une dizaine d'années. Trois repas types et un goûter ont été composés à partir de ces aliments, incluant cinq fruits et légumes frais, trois produits laitiers et 1,5 litre d'eau, ainsi que des friandises. Les plateaux ont été examinés par plusieurs laboratoires accrédités par les autorités françaises, ainsi que par des laboratoires belges. L'objectif étant d'y mesurer la présence d'un certain nombre de substances chimiques, pesticides, métaux lourds et autres polluants. Le bilan de l'étude est accablant : 81 substances chimiques recensées, dont 5 sont classées cancérigènes, 42 cancérigènes possibles ou probables, et 37 sont susceptibles de perturber le système hormonal. Le saumon très «riche» en résidus chimiques Pour le petit-déjeuner, le beurre et le thé au lait contiennent à eux seuls plus d'une dizaine de résidus cancérigènes possibles, dont trois certains et près d'une vingtaine de résidus susceptibles de perturber le système hormonal. Dans le déjeuner, l'étude met en garde devant la présence de résidus dans le steak haché, le thon en boîte, les pesticides utilisés pour les légumes ou les substances chimiques dans le chewing-gum. Dans l'eau du robinet, les analyses ont révélé la présence de nitrates et chloroforme, entre autres. Pour le dîner enfin, le steak de saumon était le plus «riche» en résidus chimiques et même l'examen de l'assiette en plastique utilisée pour réchauffer le repas au micro-onde n'en était pas exempte. «Dans la quasi totalité des cas, les limites légales (imposées par la Commission de l'Union européenne et les instances internationales, ndlr) pour chaque substance chimique prise individuellement ne sont pas dépassées», note bien l'association Générations Futures. Ce qui ne l'empêche pas de juger «préoccupante» l'exposition des consommateurs à ces substances. Qu'en est-il, s'interroge le collectif, des risques induits par «les effets de synergie possible» entre ces multiples résidus? Le risque final pour le consommateur de ce «cocktail de contaminants» «est probablement sous-estimé», conclut l'étude, qui s'interroge sur un lien éventuel avec l'augmentation du nombre de cancers.