Le Congrès national extraordinaire du parti du progrès et du socialisme, réuni samedi à Salé, a adopté à l'écrasante majorité de ses membres les amendements proposés de son statut visant notamment la création du Comité national (CN), un nouvel organe délibérant pour surmonter la problématique du surnombre des membres du Comité central et la consécration de l'aspect régional des structures du parti et de la dimension environnementale dans le référentiel socialiste du parti. Seuls trois membres de ce congrès national extraordinaire ont voté contre ces projets, neuf se sont abstenus et les autres se sont prononcés pour ces amendements. Aux termes de ces amendements, un nouveau paragraphe inséré dans le préambule du statut souligne l'intérêt que le parti porte à l'environnement et au développement durable. Il a été convenu aussi de créer un nouvel organe baptisé « Comité national » (CN), doté d'attributions délibératives et œuvrant conformément aux prérogatives qui lui sont accordées par le Comité central, qui demeure l'instance décisionnelle et délibérative suprême (Art 48) du parti entre deux congrès, avec le maintien des prérogatives dont il dispose en vertu du statut en vigueur, et ce dans l'objectif de permettre au parti de contourner les contraintes découlant du surnombre des membres du Comité central, lequel dépasse les nécessités de la performance. La création de cet organe a pour but de doter aussi le Bureau politique de moyens d'action démocratiques, performants et expérimentés lui permettant en cas de flagrante défaillance, d'intervenir rapidement pour rétablir la marche normale des organisations partisanes selon les règles démocratiques du parti. Un autre amendement adopté a pour but le renforcement de l'organisation du parti sur le plan régional à travers la consolidation des attributions des conseils régionaux pour une plus forte présence partisane à ce niveau.Cet amendement précise de même la question du versement par les militants (es) de leurs contributions financières mensuelles localement et nationalement de manière à assurer l'engagement de l'ensemble des membres pour contribuer aux ressources du parti, chacun selon ses capacités. Il se propose aussi de faire en sorte que les membres du Congrès national accomplissent leurs missions suivant un mandat électoral, ce qui requiert la suppression de la disposition contenue dans l'article 45 du statut et stipulant que les membres du Comité central dont les mandats expirent, sont membres, en cette qualité, du Congrès national du parti. Réagissant aux discussions et propositions des membres du Congrès, le secrétaire général du parti, Mohamed Nabil Benabdallah a rappelé que l'organisation de ce congrès national extraordinaire a été décidée en vertu d'une décision du Comité central adoptée lors de sa 4ème session, tenue en octobre 2015, avec un ordre du jour composé d'un point unique visant l'amendement du statut pour redresser la situation issue du dernier congrès national du parti en vue d'optimiser le rendement organisationnel et politique du parti. Revenant sur la faisabilité du CN créé, il a indiqué que le Bureau politique est appelé à être plus performant, et de disposer pour ce faire, des moyens de son action, pour traiter à temps nombre de questions pouvant être examinées et débattues par ce Comité national. Il n'est donc pas question pour le CN, dont le rôle est délibératif, de décider à la place du CC, qui demeure l'instance décisionnelle suprême entre deux congrès nationaux, a-t-il insisté. Il ne s'agit donc que d'une institution fonctionnelle, qui examine toutes les questions organisationnelles, électorales, gestionnaires et financières nationales du parti à la lumière d'un rapport du Bureau politique non suivi de vote. Il a également fait la proposition de réunir deux fois par an le CC et trois fois par an le CN, précisant que le parti éprouve le besoin de se doter d'un tel organe pour mieux gérer la prochaine étape au cours de laquelle il sera appelé à trouver des candidats et à donner une nouvelle impulsion à la Jeunesse socialiste et au Forum Parité-Egalité ainsi qu'à d'autres structures. Il a également suggéré de renforcer la représentation des femmes dans ce CN par 24 autres militantes supplémentaires, précisant que la question de la représentation des cadres ne soulève en principe aucun problème puisqu'ils peuvent être associés aux travaux du dit CN en tant qu'invités. Les amendements adoptés resteront en vigueur jusqu'au prochain congrès national du parti, qui se prononcera à leur sujet, a-t-il ajouté. Il a par ailleurs fait remarquer que certaines propositions faites au cours de ce débat sont difficiles à insérer étant donné qu'elles relèvent des prérogatives du Congrès national, partageant ainsi l'avis du président du Congrès, Ahmed Zaki, membre du Bureau du PPS, qui en dirigeait les travaux au milieu d'un présidium composé des représentants de leurs régions : - Othmane Boutar (Tanger-Tétouan-Hoceima) - Lebzaoui Ahmed (Oriental) - RedouaneZriouel (Fès-Meknès) - Fatima Zohra Barassat (Rabat-Salé-Kénitra) - AbdelhaqTagi (Casablanca-Settat) - Aziza Raffouk (Marrakech-Safi) - Fatima El Maâdini (Béni Mellal-Khénifra) - Hassan Mghibat (Souss-Massa) - Driss Boudache (Daraâ-Tafilalet) - AtiqaAboulaâdad (Guelmim-Oued Noun) - Amina Loughzal (Laâyoune-Saqiat Hamra et Dakhla-Oued Dahab) A l'ouverture de ce congrès, Mustapha Addichane, membre du Bureau politique du PPS avait fait une présentation condensée des amendements proposés concernant notamment le rajout d'un paragraphe dans le préambule du statut après le 4èmeparagraphe pour enrichir le référentiel du parti par une dimension environnementale et du développement durable, l'amélioration de la rédaction de l'article 4 concernant l'adhésion au parti, l'amendement de l'article 10 concernant la liberté d'expression à l'intérieur du parti et la nécessité d'éviter toutes les formes d'insulte, de diffamation et d'outrage. Il a également présenté les autres amendements qui ont pour but l'amélioration de la rédaction de l'article 12 (droits de vote et de candidature à l'intérieur des instances partisanes) et de l'article 14 (système du droit d'adhésion) qui prévoit que tout membre du parti doit verser en permanence à la section à qui il appartient le droit d'adhésion comme le fixe le règlement intérieur du parti. Cet amendement comporte aussi d'autres mesures visant l'amélioration des finances du parti. Il s'est arrêté aussi sur l'article 38 concernant désormais les prérogatives du conseil régional au sein duquel sont organisées les instances partisanes provinciales situées dans la même région. L'amendement adopté vise l'amélioration de la formulation juridique tout en précisant plus clairement les prérogatives des conseils régionaux. Ces changements se proposent de renforcer l'organisation partisane au niveau régional à travers le renforcement des prérogatives des conseils régionaux pour une présence plus forte du parti au plan régional. Il a abordé aussi l'article 39 concernant la composition du conseil régional étendue désormais aux présidents des collectivités territoriales et des chambres professionnelles. Par la suite, Addichane a abordé l'article 43 intitulé « prérogatives du congrès national » dont l'amendement prévoit des outils et procédures pour l'élection des membres du Comité central tout en tenant compte de la représentation des régions, des femmes et des jeunes. L'amendement se propose aussi de faire en sorte que tous les membres du congrès national accomplissent leur mission suivant un mandat électoral. Il a enfin évoqué les articles 48 (missions du comité central), 53 (convocation et ordre du jour du Comité central) et l'article 54 portant sur les organes du Comité central et dont l'amendement prévoit la création d'un Comité national parmi ses membres, doté de prérogatives délibératives et enfin l'article 54 bis. Une version définitive de tous ces amendements, tenant compte des propositions et suggestions faites au cours du riche débat ayant marqué les travaux de ce congrès national extraordinaire sera rédigée et envoyée à tous les membres du congrès, a fait savoir à la fin des travaux le président du congrès national extraordinaire du PPS, Ahmed Zaki. Il a ajouté par ailleurs qu'il a été convenu aussi de rendre public un communiqué général sur le déroulement des travaux de ce Congrès national extraordinaire qui a réuni quelque 880 délégués représentant les différentes instances organisationnelles, parallèles et sectorielles du parti.