Un bon film c'est, à priori, un bon scénario et une histoire romancée «poétiquement» par les images via l'imaginaire créatif. Le film «le prophète», qui a été projeté en exclusivité au Maroc lors de l'ouverture de la 15e édition du festival international du film d'animation (FICAM) de Meknès, s'inscrit dans le cadre de la recherche pertinente sur toutes les facettes, y compris celles de l'écriture scénaristique, graphique, du choix de la musique «mystique» et «aventureuse». L'idée du film est adaptée du livre de Gibran Khalil Gibran. Il aura fallu au réalisateur de lire l'œuvre complète de cet écrivain et poète pour dégager sa vision vis-à-vis du monde et des choses. «La première fois que j'ai lu le livre de Gibran Khalil Gibran c'était à l'université. Il a eu un effet très touchant sur moi à l'époque. J'ai lu beaucoup d'œuvres et de textes de cet écrivain pour que je puisse écrire une histoire cohérente. J'ai lu aussi sur sa vie pour comprendre son esprit afin de développer le film. Sur le plan poétique, cela a également nécessité que je fasse des recherches pour choisir quel poème utilisé dans le film», indique à Al Bayane, Roger Allers. Certes, au début de chaque projet artistique, il y a cette passion qui guide, qui débouche par la suite sur le travail artistique et cinématographique. Il faut du temps, de la patience pour que les idées murissent. Le film, précise le réalisateur, est un hommage au travail de Gibran. «J'ai lu ses textes pour me mettre dans la peau de sa philosophie», a-t-il poursuivi. Et d'ajouter : «Moi j'étudie énormément de religions. Et ça c'est très important pour pouvoir transmettre un film positif. J'essaie de développer ma propre philosophie à travers le film et les messages véhiculés. Différents animateurs ont participé à la réalisation de ce travail dans le but d'avoir différents styles d'animation», nous confie le réalisateur. «Le prophète» est un tissu de messages spirituels, philosophiques et esthétiques. «Il y a un message politique qui est tombé par hasard dans le film, notamment à travers le personnage principal, Mustafa, prisonnier politique, et qui mène une lutte pour la démocratie et la liberté», souligne t-il par ailleurs.