Dans les conditions actuelles d'évolution des crédits bancaires et d'inflation, une nouvelle stimulation monétaire n'est pas totalement exclue en 2016. Un stimulus monétaire probable en 2016, estiment les analystes financiers de la société de bourse Attijari intermédiation. Selon eux, l'analyse de l'évolution des prix à la consommation ne montre aucun signe de tensions inflationnistes pour 2016. En effet, au niveau international, l'évolution des prix en Europe et aux Etats-Unis demeure totalement maîtrisée, voire en légère décélération au niveau de la zone euro. Le risque de déflation devrait justifier ainsi la poursuite d'une politique très accommodante de la Banque Centrale Européenne (BCE).La Fed, de son côté, a décidé le 16 mars dernier de se limiter à 2 hausses des taux en 2016 au regard, d'une part, des fortes inquiétudes concernant la croissance en Asie et particulièrement en Chine, et d'autre part, des pressions baissières sur les cours du pétrole brut qui impactent fortement les indices boursiers et les perspectives de la croissance mondiale. Au niveau national, compte tenu de la récente décompensation totale des produits pétroliers liquides au Maroc en décembre 2015, toute fluctuation du prix du brut devrait être ressentie automatiquement sur le panier du consommateur (une tendance similaire, quoique dans des proportions différentes). Cela dit, en 2016, «les cours du brut ne devraient pas connaître, à notre sens, une flambée importante» avancent les analystes. En effet, une offre pétrolière abondante (Iran, Irak et OPEP) dans un contexte de faible demande pourrait toujours constituer un frein à un net rebond de l'Or noir. Toutefois, ce déséquilibre pourrait se résorber dès 2017. Par conséquent, «nous pourrions assister à un net rehaussement du cours du brut» précisent les analystes. Par ailleurs, l'analyse de l'évolution des crédits bancaires durant ces deux premiers mois de l'année 2016 montre le manque de dynamisme du crédit. D'un côté, le secteur bancaire clame une faible demande des entreprises. Ces dernières revendiquent une meilleure souplesse dans l'octroi du crédit. Enfin, Bank Al Maghrib s'engage à financer la totalité du besoin de financement lié aux TPE. Parallèlement, la Banque Centrale multiplie les échanges avec les acteurs économiques afin de cerner davantage cette problématique et leur apporter les solutions adéquates. Nous ne sommes pas en mesure de prédire l'action de BAM, cette décision reste souveraine. Ceci dit, «dans les conditions actuelles d'évolution des crédits bancaires et d'inflation, une nouvelle stimulation monétaire n'est pas totalement exclue en 2016» soulignent les analystes. Aussi, pour l'année 2016, le déficit de liquidité du système bancaire devrait continuer à s'améliorer en lien avec l'évolution des facteurs autonomes de liquidité, et principalement les avoirs extérieurs nets. Les réserves de change atteindraient en 2016 un niveau de 7 mois d'importation contre 6,2 mois en 2015. Ces dernières, hors effet non récurrent comme ce fut le cas avec la sortie à l'international de l'OCP en 2015, devraient être soutenues par un allègement du déficit du compte courant en 2016. En effet, Le solde courant devrait réduire son déficit davantage en 2016 grâce à la reprise de la demande européenne adressée au Maroc et au repli des prix internationaux du pétrole. Par ailleurs, les prémices d'une reprise de la croissance en zone Euro en 2016 en marge du soutien incontestable de la BCE devraient avoir de nombreuses retombées positives sur l'économie marocaine. En première ligne, les IDE et les recettes MRE pourraient maintenir une tendance haussière en 2016. «Dans ces conditions et en marge des prévisions d'évolution du déficit de liquidité, aucune pression significative n'est à noter en 2016», concluent les analystes d'Attijari Intermédiation.