Quelle leçon peut-on tirer de la marche populaire du fameux 13 mars à Rabat ? On a beau polémiquer sur l'auteur et la nature d'un tel rassemblement massif qui s'est exécuté en un temps record, il demeure que cette opération titanesque est le produit «made in Maroc». Hormis quelques défaillances dues essentiellement aux effets de l'envergure et de la promptitude de cette démonstration, elle aura, sans doute, épaté le monde entier. Au-delà de son gigantisme, elle a été particulièrement distinguée par cette symbiose torrentueuse de la marée humaine qui a inondé, non seulement le point de chute à Bab Lhad, mais également toutes les périphéries de la métropole, sans parler des bouchons partout dans les environs. Qui a pu faire tout cela, en quelques heures ? Bien naturellement, il y a l'Etat et le Peuple, en parfaite communion, car, comme à l'accoutumée, il s'agissait d'une cause nationale qui forçait l'unisson et l'embrassement. Tout le monde s'est mis dans la spontanéité totale qui faisait frémir de liesse toutes les fibres des êtres humains déchainés dans le géant cortège. Certes, les moyens colossaux de l'Etat étaient décisifs, mais l'implication civique du peuple, à travers l'encadrement de ses partis, ses syndicats, ses instances élues et ses structures associatives et des droits de l'homme, était également capitale en vue d'imprégner l'événement de son âme politique et civilisationnelle. Le message est donc clair. D'une part, l'Etat montre à qui veut, qu'il est capable de mobiliser toute la Nation d'une traite, autour des questions communes, dans la concorde et la diligence. D'autre part, le peuple fait savoir à tout fossoyeur de sa dignité qu'il est en mesure de déjouer toute imposture de ce genre. Cette exemplarité, qui a constamment émaillé l'unicité de l'Etat et du Peuple, constitue, en fait, la plaque tournante de la question du Sahara sur les écueils de laquelle viennent s'effilocher tous les complots des ennemis de l'intégrité territoriale. De l'un et de l'autre, jaillissent alors les maillons d'un front solide que nul ne prétendrait approcher ni affecter. A juste titre d'ailleurs, au lendemain de cette nouvelle épopée de l'Etat et du peuple, solidement cimentés, les communiqués ont fusé des capitales des grandes puissances, notamment des Etats Unis, la Russie, la France, l'Espagne..., réaffirmant la thèse marocaine relative à l'autonomie. D'autres renouvèlent leur soutien à la position brandie par le royaume et dénoncent la conduite irréfléchie et partiale du secrétaire général des Nations unies. Plus de trois millions de marcheuses et de marcheurs ont donc jalonné les principales artères de la capitale, et autant ont également marché dans les banlieues, vu l'engorgement des accès surpeuplés ; c'est bel et bien une belle riposte aux hideux errements du guignol onusien et à tous ceux qui continuent à sous-estimer la solidité de l'attachement de toutes les composantes du pays à leur Sahara.