Le cinquième Beatles est mort. Une information qui tombe comme çà, d'un seul coup, sans crier gare. Mais d'où sort cette histoire d'un 5ème personnage du légendaire groupe des Fab Four alors que, pour le monde entier, les Beatles sont Quatre : John, Paul, Georges et Ringo et qu'à ce jour seuls Paul et Ringo sont encore de ce monde d'ici-bas ? Qui était donc ce curieux personnage jailli d'on ne sait où, dont Ringo Starr avait dit un jour «Sans Georges Martin, le monde aurait été différent» et dont la mort, à l'âge de 90 ans à Swindon dans le Wiltshire, a été signalée par l'ancien batteur des Beatles sur les réseaux sociaux, ce mercredi 9 Mars 2016 ? George Martin qui est né le 3 Janvier 1926 à Londres s'était d'abord essayé à jouer du classique et du baroque sur son piano ; rien de ressemblant, ni de près ni de loin, aux chansons interprétées par ces quatre garçons découverts en 1962 par un certain Brian Epstein sur la scène du Cavern Club à Liverpool et qui, en ce temps-là, n'intéressaient pas grand monde et encore moins les maisons de disque qui avaient alors pignon sur rue comme Decca, Columbia ou EMI. C'est donc Brian Epstein qui va, jusqu'à sa mort par overdose en 1967, façonner l'image publique du groupe et donner ainsi naissance à ce qu'il a été convenu d'appeler «la Beatlemania» en leur prenant rendez-vous dès cette année 1962 avec George Martin chez Parlophone, une division d'EMI que celui-ci gérait en ce temps-là. Le maître des lieux admet au début n'avoir pas trouvé ces visiteurs fort à son goût mais leur reconnait, toutefois, un énorme potentiel. Ce qui va le pousser – pour ne pas avoir à les rejeter comme l'avaient fait avant lui plusieurs maisons de disques - à les obliger à se passer de leur batteur Pete Best pour le remplacer, d'abord par Andy White, puis, enfin, par Ringo Starr. A partir de cet instant et jusqu'à leur séparation intervenue en Avril 1970, Georges Martin va accompagner les Beatles en supervisant tous leurs enregistrements et en marquant de son empreinte indélébile leurs compositions, arrangeant trompettes, hautbois, violoncelles et autres instruments et agrémentant le tout d'effets sonores. C'est Georges Martin qui a fait passer les Beatles du Rock'n'roll de leurs débuts à la Pop Music plus sophistiquée de leurs derniers albums. Reconnaissant en lui un arrangeur hors-pair, John Lennon, qui ne l'aimait pas pour autant, dira de lui, néanmoins, «Georges a façonné ce que nous étions en studio». Georges Martin a reçu, en 1965, l'Oscar de la meilleure adaptation musicale pour «A hard day's night», le Grammy Awards du meilleur album de musique de film pour «Yellow Submarine» en 1970 et, après la séparation des Beatles, le Grammy Awards du meilleur album de musique de film pour «Vivre et laisser mourir» en 1974. Dire donc du personnage de Georges Martin que c'est un «cinquième Beatles» n'est donc pas faire montre d'une curieuse complaisance envers l'homme mais revient à lui rendre justice car il a toujours été présent aux claviers en tant que musicien additionnel lors des arrangements et des compositions de ceux qui furent et qui resteront à jamais gravés dans la mémoire de tous comme étant ces «Quatre garçons dans le vent» à la coupe de cheveux un peu particulière qui, en un peu moins d'une décennie, laissèrent à la postérité un répertoire musical exubérant aussi riche que varié.