Les écosystèmes, pilier principal du plan d'accélération industrielle 2014-2020, font leur entrée dans le secteur du cuir. En effet, 3 filières de l'industrie du cuir, à savoir la maroquinerie et vêtements en cuir, la chaussure et la tannerie sont désormais regroupées en écosystèmes. Les contrats de performance, destinés à accompagner le déploiement des 3 écosystèmes lancés, ont été signés hier à Rabat entre le ministre de l'Industrie, son homologue de l'Economie et des Finances et le président de la Fédération des industries du cuir. Avec ces écosystèmes, le secteur franchit un pas dans la modernisation de son outil industriel. «Les écosystèmes mis en place permettront au secteur de se positionner sur des segments générateurs de valeur et pour lesquels le Maroc possède de réels atouts valorisables. Ils participeront à une montée en gamme dans les filières, avec l'objectif de répondre constamment aux exigences de qualité et de compétitivité», a souligné le ministre de l'Industrie, Moulay Hafid Elalamy. Dans le détail, ce regroupement d'intérêt économique générerait quelque 35.000 emplois stables, en plus d'un chiffre d'affaires additionnel à l'export estimé à 5,5 milliards de DH. De même, 40 projets d'investissement de locomotives devront être réalisés. Moulay Hafid Elalamy a affiché son optimisme quant à la réalisation des objectifs fixés. «Il ne s'agit pas de vœux pieux mais d'objectifs atteignables», a-t-il dit. Déjà, les exportations du secteur ont atteint 4 milliards de DH en 2014, un chiffre en hausse de 2,5% par rapport à 2013. Mais le secteur se heurte à des obstacles de taille comme la perte graduelle de compétitivité sur le marché local, la menace des produits de substitution au cuir et la prépondérance de l'informel. Pour palier ces obstacles, la tutelle s'est engagée, en vertu des contrats signés, à octroyer aux acteurs des 3 écosystèmes une aide directe pouvant atteindre 30% du montant global d'investissement matériel et immatériel. Ces professionnels devront aussi accéder au foncier à des prix attractifs. Selon le ministre, près de 100 hectares seront réservés au secteur, qui fait face à un vrai problème de foncier. Dans la filière chaussure, «le regroupement des acteurs en écosystème permettra de mieux satisfaire la demande, aussi bien au niveau local qu'à l'export», a affirmé le ministre. Ainsi, les défis qui se posent au segment de la chaussure, comme la perte de compétitivité sur les marchés cibles et la désarticulation entre l'offre en amont et les besoins en aval, devraient être relevés. Pour le segment «maroquinerie et vêtements en cuir», l'écosystème devrait favoriser l'émergence d'un tissu industriel dense, moderne et compétitif. Un tissu qui reste aujourd'hui dominé par des entreprises à caractère artisanal et des TPE souffrant de handicaps structurels. Quant à la tannerie, l'écosystème lancé permettra de pallier les insuffisances actuelles de la filière comme le manque de compétences, l'inadéquation des infrastructures de production, les pertes occasionnées lors des étapes de transformation.