L'année qui s'est écoulée a été émaillée, sur le plan culturel, d'efforts personnels et d'initiatives institutionnelles multiformes donnant toute la mesure d'un foisonnement éditorial en demi-teinte, en l'absence d'une industrie culturelle cohérente. Entre revues et magazines, festivals et manifestations, tournages et projections de films, pièces théâtrales et vernissages d'expositions, inauguration de maisons de culture et galeries d'arts, l'année 2015 a été richement agrémentée d'activités culturelles, dont les initiateurs ont fait le pari d'allumer une bougie, au lieu de maudire l'obscurité. Et la consécration a été tout naturellement au rendez-vous, comme en témoigne la remise des Prix du Maroc du Livre, toutes catégories confondues, lors de la cérémonie d'ouverture de la 21e édition du Salon international de l'édition et du livre de Casablanca tenue du 12 au 22 février 2015. L'écrivain Mohamed Berrada s'est vu décerner le Prix du Maroc du livre dans la catégorie roman pour son œuvre «Loin du bruit, près du silence». Le chercheur Abdelilah Belkeziz s'est illustré, dans la catégorie des sciences humaines, avec son livre «Critique du patrimoine» (en arabe), publié par le centre d'études de l'Unité arabe à Beyrouth, alors que le prix des sciences sociales a été remporté ex-æquo par Mohamed Harakat pour son ouvrage «Les paradoxes de la gouvernance de l'Etat dans les pays arabes» (Al Maarif Al Jadida à Rabat) et Hassan Tarik pour son œuvre «Le Printemps arabe et la constitutionnalité : lecture dans les expériences du Maroc, de la Tunisie et de l'Egypte» publié par la même maison d'édition. Dans la catégorie des études littéraires, linguistiques et artistiques, le prix est revenu à Rachid Yahyaoui, alors qu'Abdennour El Kharaqui s'est adjugé le prix de la traduction. L'agenda culturel 2015 a été marqué par la tenue, du 14 au 19 décembre, de la 2e édition du livre arabe sous le signe «le livre marocain: une fenêtre sur le savoir et la tolérance», initiée par l'Institut d'études et de recherche pour l'arabisation, en collaboration avec d'autres partenaires, à l'occasion de la Journée internationale de la langue arabe (18 décembre). Côté édition, on retiendra la parution à Beyrouth d'une fiction d'Abdelilah Ben Arafa où il revisite, dans un souffle romanesque, le concept de la Passion tel que développé par le célèbre poète, philosophe et théologien andalou Ibn Hazm dans son chef-d'œuvre «Collier de la colombe». Dans le domaine du cinéma, on n'insistera jamais assez sur le Festival international du film de Marrakech, qui a soufflé sa 15e bougie du 4 au 12 décembre ou sur la 9e édition du Festival international du film de femmes de Salé du 23 septembre au 3 octobre, ou encore sur la 21e édition du Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan, du 28 mars au 4 avril. L'année qui s'achève a été également ponctuée par la 16e rencontre annuelle du cinéma marocain organisée, du 14 au 18 mai, par le Ciné-club de Sidi Kacem, qui a publié un livre collectif en hommage posthume au cinéaste Mohamed Meziane. Alors que la Fondation ONA, fidèle à sa vocation, a continué à contribuer à l'animation culturelle par un florilège de spectacles de musique, les centres culturels étrangers, particulièrement ceux d'Espagne, de France, d'Egypte et d'Italie, n'ont pas tari d'initiatives et d'activités au service du rayonnement des lettres et des arts.